Tandis que le gouvernement de la Moldova étudie la possibilité de déposer des amendements à la loi nationale sur la presse, un regroupement de vingt-trois organisations de la société civile, comprenant notamment le Centre du journalisme indépendant (IJC-Moldova), a signé une déclaration de protestation contre le gouvernement qui « censure » le télédiffuseur moldave, propriété d’État, et […]
Tandis que le gouvernement de la Moldova étudie la possibilité de déposer des amendements à la loi nationale sur la presse, un regroupement de vingt-trois organisations de la société civile, comprenant notamment le Centre du journalisme indépendant (IJC-Moldova), a signé une déclaration de protestation contre le gouvernement qui « censure » le télédiffuseur moldave, propriété d’État, et contre d’autres mesures qui visent à « détruire les mécanismes démocratiques dans la société ».
Intitulée « La société civile dit non », la déclaration affirme que le gouvernement communiste impose la censure à la télévision moldave et la transforme en un « instrument de propagande communiste ». Les organisations soutiennent que cela « représente une violation flagrante du droit des citoyens à la libre expression ».
L’IJC-Moldova rapporte également qu’à l’occasion d’une rencontre le 28 janvier avec une délégation du Conseil de l’Europe de passage au pays, des journalistes ont déclaré que le gouvernement resserrait son emprise sur le radiodiffuseur national et s’en servait pour désinformer le public. Le rédacteur en chef du quotidien « Flux » a déclaré que les autorités avaient menacé à plusieurs reprises de fermer le journal à cause de sa position « anticommuniste », fait remarquer l’IJC-Mldova.
Par ailleurs, ARTICLE 19 invite le ministre de la Justice à modifier la Loi nationale sur la presse afin de la rendre « pleinement conforme » à la Convention européenne des droits de l’homme et aux autres traités internationaux des droits de la personne auxquels la Moldova est liée. L’organisation a déterminé quatre articles importants de la loi qui continuent d’exercer un « effet peu rassurant » sur les médias, et recommande de les abroger.
L’article 1, qui dispose que « toute personne a droit à une information véridique », doit être abrogé, parce qu’il permet à l’État de définir ce qui est et ce qui n’est pas « véridique », dit ARTICLE 19, selon qui les journalistes ne devraient pas être pénalisés parce qu’ils rapporteraient des informations inexactes, car « même les meilleurs journalistes se trompent ».
ARTICLE 19 ajoute que l’article 6, qui oblige tous les médias à s’inscrire à un registre, doit être abrogé, de même que l’article 7, qui donne aux tribunaux le pouvoir de fermer des entreprises de presse sur une mesure amorcée par le procureur général.
Pour lire les recommandations d’ARTICLE 19, voir à
www.article19.org.
Pour plus de précisions, voir à
http://ijc.iatp.md.