Selon un rapport de Reporters sans frontières (RSF), le fait que le gouvernement du Burkina Faso ne parvient pas à enquêter convenablement sur la mort de Norbert Zongo démontre que âle pouvoir, malgré ses déclarations, nâest toujours pas décidé à faire toute la lumière sur cette affaireâ. Le rapport de RSF, intitulé âOù en est […]
Selon un rapport de Reporters sans frontières (RSF), le fait que le gouvernement du Burkina Faso ne parvient pas à enquêter convenablement sur la mort de Norbert Zongo démontre que âle pouvoir, malgré ses déclarations, nâest toujours pas décidé à faire toute la lumière sur cette affaireâ. Le rapport de RSF, intitulé âOù en est lâenquête sur la mort de Norbert Zongo ?â a été rendu public le 13 décembre, premier anniversaire de lâassassinat du journaliste. Il examine la réponse du gouvernement à la Commission dâenquête indépendante chargée dâenquêter sur le décès de Zongo. Ancien directeur de âLâIndépendantâ et défenseur des droits de la personne, Zongo est mort le 13 décembre 1998, en même temps que trois autres personnes. Zongo était un critique acerbe du climat dâimpunité dans lequel agit le gouvernement du Burkina Faso. Il fut également membre fondateur du Mouvement burkinabé des droits de lâhomme et des peuples.
Selon RSF, âaucun des six suspects cités par la Commission dâenquête indépendante nâ[a] été inculpé à ce jour, et François Compaoré, le frère du chef de lâÃtat, nâ[a] même pas été entendu par le juge dâinstructionâ. RSF prie instamment lâUnion européenne et les autres soutiens du pays de âfaire pression sur les autorités de Ouagadougou pour que toute la lumière soit faite sur les assassinats de Norbert Zongo et de ses trois compagnonsâ. RSF a aussi lancé en Afrique de lâOuest une campagne de presse sur lâaffaire Zongo. Vingt journaux dans sept pays de la région ont accepté de publier la photographie de Zongo avec la légende : âMonsieur le président du Burkina Faso, vous aviez fait des promesses concernant les assassins du journaliste Norbert Zongo. Seraient-elles parties en fumée, elles aussi ?â On peut consulter la version intégrale du rapport sur le site web de RSF à http://www.rsf.fr.
ARTICLE 19 rapporte par ailleurs que sept défenseurs des droits de la personne du Burkina Faso seront traduits devant les tribunaux la semaine prochaine à cause de leur participation au vaste mouvement de protestation qui a suivi les assassinats du 13 décembre. Ces personnes, qui sont passibles de cinq ans de prison si elles sont trouvées coupables de âsaper le moral de lâarmée en rapport avec une déclaration publiée à la fin de novembreâ, comparaîtront le 27 décembre. La déclaration enjoignait le gouvernement de respecter les droits de ceux qui font campagne contre lâimpunité et de ceux qui participent aux protestations. Le 13 décembre au Burkina Faso, 50 000 personnes ont marché dans le calme en commémoration de Zongo et de ses compagnons et pour dénoncer lâimpunité qui entoure toute cette affaire. Selon ARTICLE 19, âcinq des sept personnes accusées appartiennent au Collectif dâorganisations démocratiques de base et de partis dâopposition, [qui constitue] une importante organisation de la société civileâ. Le MBDHP fait partie du Collectif. Les deux autres accusés sont des journalistes qui ont contribué à la publication de la déclaration. [Mise à jour du âCommuniquéâ 8-47 de lâIFEX.]