Les autorités iraniennes accentuent leurs efforts pour persécuter et incarcérer les journalistes, les militants et les défenseurs des droits de la personne, selon ce que rapportent les groupes de défense des droits de la personne à travers le monde. Reporters sans frontières (RSF) vous demande de signer une pétition pour exiger la libération de leurs […]
Les autorités iraniennes accentuent leurs efforts pour persécuter et incarcérer les journalistes, les militants et les défenseurs des droits de la personne, selon ce que rapportent les groupes de défense des droits de la personne à travers le monde. Reporters sans frontières (RSF) vous demande de signer une pétition pour exiger la libération de leurs plus récentes victimes : des journalistes kurdes d’Iran, dont les condamnations à la peine de mort ont été confirmées par les autorités le 31 juillet.
Adnan Hassanpour et Abdolvahed « Hiva » Botimar travaillaient au magazine hebdomadaire « Aso » jusqu’à son interdiction par le gouvernement en août 2005, ce qui a mis fin aux reportages sur l’agitation généralisée qui a secoué les zones kurdes après la mort d’un Kurde de 25 ans, abattu par la police à Mahabad. Les émeutes ont été violemment réprimées par les autorités.
RSF en appelle à la communauté internationale pour qu’elle demande à l’Iran, l’un des principaux pays qui ont recours à la peine de mort, de revenir sur sa décision et de s’abstenir d’exécuter les deux hommes « qui n’ont fait qu’exercer leur droit d’informer leurs concitoyens ». Signer la pétition de RSF ici : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=15054
On croit que les journalistes ont été condamnés à la peine de mort – lors de procès à huis clos – pour avoir été des « mohareb » (« ennemis de Dieu ») et pour avoir « agi contre la sécurité nationale » – en faisant part de leurs opinions sur la question kurde. Hassanpour, qui contribuait également à des médias étrangers, dont la Voix de l’Amérique et Radio Farda, basée à Prague, est détenu au secret depuis janvier sans avoir été inculpé de quoi que ce soit. Botimar, membre actif de l’organisation environnementale « Sabzchia », a été arrêté en décembre 2006. Selon le Projet kurde sur les droits de la personne (Kurdish Human Rights Project, KHRP), les deux hommes ont été torturés et ont été livrés en prison à des traitements dégradants.
Le KHRP se dit préoccupé parce que le jugement sera appliqué d’ici trois semaines s’il n’y a pas d’intervention internationale. RSF rapporte que, le 3 août, l’Union Européenne a fait un pas en rappelant à l’Iran qu’il a ratifié les pactes internationaux qui affirment le droit à un procès juste et équitable.
Le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) et le KHRP sont d’avis que Botimar et Hassanpour sont ciblés non seulement parce qu’ils sont journalistes, mais aussi parce qu’ils sont Kurdes. D’après le WiPC, on constate un « patron apparent de répression contre les journalistes et les militants des droits de la personne au Kurdistan iranien » constant depuis que des troubles ont éclaté en 2005. Plusieurs autres journalistes kurdes d’Iran sont détenus en ce moment, tandis que quatre intellectuels kurdes ont été arrêtés une semaine après le prononcé des sentences de mort, parce qu’ils soutenaient activement Hassanpour et Botimar, dit le WiPC.
Poursuivant sur le modèle de la dernière vague de répression en Iran, RSF rapporte un certain nombre de cas de journalistes visés. Le journaliste Soheil Assefi a été arrêté le 4 août lorsqu’il s’est présenté devant un tribunal de Téhéran pour répondre à une sommation. Ni sa famille ni ses avocats ne savent où il est détenu ni ce dont il est accusé. Des représentants du bureau du Procureur ont fouillé son domicile le 31 juillet et se sont emparés de documents personnels et du disque dur de son ordinateur.
Aussi le 31 juillet, le rédacteur Emadoldin Baghi était condamné à trois ans de prison pour avoir écrit des articles où il se portait à la défense de personnes condamnées à mort dans le sud de l’Iran, tandis que sa femme et sa fille se voyaient décerner des peines de trois ans de prison avec sursis pour avoir participé à Dubai à une série d’ateliers sur les droits de la personne. Emadoldin était rédacteur au journal « Jomhouriat », jusqu’à ce que les autorités le ferment, en septembre 2004. Sa femme était alors rédactrice au mensuel « Jameh-e-no », maintenant disparu.
Le journaliste Farshad Gorbanpour, qui travaille pour le site web de nouvelles « Roozonline », a été arrêté et expédié à la prison Evin de Téhéran, également le 31 juillet. Les chefs d’inculpation contre lui n’ont pas été divulgués.
« Cette tournure des choses confirme que la situation des droits de la personne en Iran se détériore chaque jour davantage », dit RSF.
Les groupes membres de l’IFEX ont parlé récemment du harcèlement accru que subissent les groupes de femmes, les étudiants et les personnes qui ont la double nationalité américaine et iranienne. Selon RSF, l’Iran demeure la prison la plus importante du Moyen-Orient pour la presse – 11 journalistes et cyberdissidents sont actuellement internés, souvent dans des conditions qui vont en se détériorant. Human Rights Watch rapporte que des étudiants en médecine et des militants arrêtés en mai et juin sur la base de chefs d’inculpation « politiquement motivés » ont été tabassés, soumis à des interrogatoires de 24 heures, à la privation de sommeil et à des menaces aux mains des autorités qui tentaient de leur arracher des aveux.
Consulter les sites suivants :
– Alertes de l’IFEX sur l’Iran : http://tinyurl.com/2r5za8
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=23114
– RSF, à propos de l’Union Européenne : http://tinyurl.com/3ddhss
– RSF, à propos d’Assefi : http://tinyurl.com/34bfbq
– WiPC : http://tinyurl.com/2jlhrg
– CPJ : http://tinyurl.com/363f65
– Human Rights Watch, à propos des étudiants : http://tinyurl.com/2prpwn
– KHRP : http://www.khrp.org/news/pr2007/30-07-07.htm
(7 août 2007)