Le parlement du Zimbabwe a adopté le 8 mars le projet de Loi de 1999 sur les postes et télécommunications (PTC), après fort peu de débat public. Selon lâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA), la nouvelle loi âcherche à établir une autorité administrative appelée Commission des Postes et des Télécommunications, chargée de réglementer les fournisseurs […]
Le parlement du Zimbabwe a adopté le 8 mars le projet de Loi de 1999 sur les postes et télécommunications (PTC), après fort peu de débat public. Selon lâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA), la nouvelle loi âcherche à établir une autorité administrative appelée Commission des Postes et des Télécommunications, chargée de réglementer les fournisseurs de services postaux et de télécommunications, et de leur délivrer des permisâ. La commission comptera cinq à sept membres nommés par le président après consultation du ministre de lâInformation. Aux termes de la loi, le président a le pouvoir de donner des ordres âà nâimporte quel fournisseur de services de télécommunicationsâ, et il est interdit au fournisseur de dévoiler quâil exécute les ordres du président. Selon le MISA, la loi se lit comme suit : âSi, de lâavis du Président, la situation lâexige dans lâintérêt de la sécurité nationale ou du maintien de la loi et de lâordre, le Président peut ordonner lâinterception ou la surveillance de nâimporte quelle communication […] ou la fermeture de nâimporte quel serviceâ. De plus, la loi vise à âmodifier la Loi sur la radiodiffusion, abroger la Loi sur les services de postes et de télécommunications et la Loi sur les services de communications par radioâ.
Le MISA considère que cette loi est âdraconienne parce quâelle contrevient à tous les concepts de liberté de parole et de liberté de communication, et à toutes les garanties de protection de la vie privéeâ. Les sociétés et organisations qui ne se conforment pas à la loi sont passibles dâamendes pouvant aller jusquâà 5 260 $ US et jusquâà deux ans dâemprisonnement. Dâaprès les renseignements que le MISA a obtenus de Jim Holland, du service de courrier électronique sans but lucratif MANGO, la Parlement a pris sa décision sans consulter les fournisseurs de services Internet (FSI). Holland prévient que certaines organisations pourraient cesser leurs activités pendant la période de transition précédant lâentrée en vigueur de la loi. Il affirme également que lâabsence de tout processus dâappel contrevient à la Constitution. [Mise à jour du âCommuniquéâ 8-35 de lâIFEX.]
Entre-temps, dit le MISA, les journaux locaux rapportent un certain nombre dâattaques commises récemment contre les médias par des cadres supérieurs de la fonction publique. Le 16 mars, poursuit-il, le Président Robert Mugabe âa menacé de tuer tous ceux qui sâopposaient à luiâ. Selon le âDaily Newsâ, Mugabe a affirmé que âceux qui sâefforcent de créer la dissension au sein de notre peuple doivent faire attention, parce que câest la mort qui les attendâ. Le 17 mars, le journal âIndependentâ rapportait que le ministre des Affaires intérieures Dumiso Dabengwa avait menacé âde sâoccuper de ces détestables journalistes en invoquant la Loi sur le maintien de la lâordre publicâ.