Alors que les Bélarusses s’apprêtent à décider cette semaine dans un référendum si le président Alexander Loukachenko aura un troisième mandat en 2006, certains membres de l’IFEX attirent l’attention sur de graves restrictions à la liberté de la presse dans le pays. L’Association mondiale des journaux (AMJ), l’Institut international de la presse (IIP) et Reporters […]
Alors que les Bélarusses s’apprêtent à décider cette semaine dans un référendum si le président Alexander Loukachenko aura un troisième mandat en 2006, certains membres de l’IFEX attirent l’attention sur de graves restrictions à la liberté de la presse dans le pays.
L’Association mondiale des journaux (AMJ), l’Institut international de la presse (IIP) et Reporters sans frontières (RSF) se disent très inquiets des ordres du gouvernement qui a suspendu dix journaux indépendants ces deux derniers mois.
Cette suspension vise les publications connues pour leurs critiques de Loukachenko. Selon l’AMJ et RSF, le gouvernement vise à supprimer toute critique de Loukachenko, dont le règne, maintenu depuis dix ans par une poigne de fer, s’est attiré les critiques du Conseil de l’Europe et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Le 5 octobre 2004, le journal « Nedelya » était suspendu pour trois mois. Aucune explication n’a été donnée. Une semaine auparavant, le « Narodni Predprinimatel » et le « Regionalniye Vedomosti » étaient suspendus pour cause « d’irrégularités administratives ». Entre autres journaux suspendus, on note la « Regionalnaya Gazeta », le « Navinki », la « Novaya Gazeta Smorgoni », le « Rabochaya Solidarnost », « Vremia », « Lyuboi Kapriz » et « Allo! Kuplyu ».
À l’heure actuelle, la Constitution du Bélarus interdit au président de solliciter un troisième mandat. Loukachenko a déjà eu recours à un référendum dans le passé pour prolonger son règne. En 1996, il a réussi à étirer de deux ans son premier mandat de cinq ans et durer ainsi jusqu’en 2001. Il a ensuite été réélu pour un deuxième mandat à l’occasion d’un scrutin que les observateurs internationaux ont jugé non démocratique.
Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), les médias du pays qui appartiennent à l’État se comportent comme les relais des politiques autoritaires de Loukachenko, souvent en discréditant les adversaires politiques et en faisant valoir que les restrictions politiques et médiatiques sont nécessaires pour maintenir la stabilité politique.
Les journalistes qui remettent en question les politiques de l’État sont souvent sanctionnés par les tribunaux, tandis que les journaux indépendants doivent payer des droits exorbitants d’impression et de distribution.
Consulter :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=11512
– AMJ : http://www.wan-press.org/article5526.html
– IIP : http://www.freemedia.at/Protests2004/Belarus04.10.04.htm
– CPJ : http://www.cpj.org/attacks03/europe03/belarus.html
– OSCE : http://www.osce.org/odihr/elections/field_activities/?election=2004belarus
– Conseil de l’Europe : http://assembly.coe.int/ASP/Press/StopPressView.asp?CPID=1569
– BBC : http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/3736312.stm