En 1998, dix-neuf journalistes ont été tués dans l’exercice de leur profession ou à cause de leurs opinions, déclare Reporters sans frontières (RSF), et il y avait toujours, au 1er janvier 1999, 93 journalistes incarcérés dans le monde. RSF signale que 19 journalistes ont été tués en 1998, nombre inférieur à celui que donnent d’autres […]
En 1998, dix-neuf journalistes ont été tués dans l’exercice de leur profession ou à cause de leurs opinions, déclare Reporters sans frontières (RSF), et il y avait toujours, au 1er janvier 1999, 93 journalistes incarcérés dans le monde. RSF signale que 19 journalistes ont été tués en 1998, nombre inférieur à celui que donnent d’autres organisations de défense de la liberté de la presse. RSF indique « ne compter que les cas où il a été établi avec certitude que les journalistes ont été tués dans le cadre de leur travail, ou à cause de leur métier ». Par ailleurs, 487 journalistes ont été arrêtés, 697 autres ont été agressés ou menacés, et 501 moyens de communications ont été la cible de répression. Selon RSF, « la liberté de la presse est foulée aux pieds par les gouvernements autoritaires dans trente pays, où vivent plus de deux milliards de personnes. Dans 65 autres pays, deux milliards d’hommes et de femmes doivent se contenter de médias tenus constamment en laisse ».
RSF poursuit : « l’assassinat devient moins populaire auprès des autorités qui veulent faire taire ceux qui les dérangent parce qu’ils offrent au public un point de vue indépendant; […] depuis 1994 – où 103 journalistes ont été assassinés, dont 48 au Rwanda et 18 en Algérie – le nombre des journalistes assassinés est allé en diminuant[…] Cette importante diminution est surtout attribuable à la fin de conflits comme ceux du Rwanda, de l’ex-Yougoslavie et de Tchétchénie, ainsi qu’à la nature changeante de la violence en Algérie ». La majorité des journalistes tués en 1998 enquêtaient sur des affaires de corruption dans les milieux gouvernementaux et de collusion avec des organisations criminelles, comme en Colombie, où RSF recense les meurtres de quatre journalistes, et en Russie, où deux journalistes ont été assassinés pour les mêmes raisons. Des journalistes ont aussi été assassinés pour des motifs similaires au Bangladesh, au Brésil, au Mexique, aux Philippines et en Thaïlande.
Le nombre des journalistes incarcérés demeure comparable à celui du début de 1998. Au 1er janvier 1999, il y avait 93 journalistes en prison, comparé à 90 un an plus tôt. Les pays qui emprisonnent le plus les journalistes sont, encore une fois, l’Éthiopie, avec seize, la Chine, qui en compte quatorze, et la Birmanie, où sept journalistes sont incarcérés. RSF fait remarquer que la Turquie est le pays « où les journalistes se font arrêter le plus fréquemment et où la torture est le plus répandue ». En Turquie en 1998, on a recensé l’arrestation de 260 journalistes, des agressions contre 60 autres et dix cas de journalistes torturés, la plupart par la police.