En dépit de la promesse faite en 2004 par le Président Hosni Moubarak d’abolir les lois qui criminalisent les délits de presse, la nouvelle loi modifiée de l’Égypte sur la presse prévoit toujours des peines d’emprisonnement pour insulte aux fonctionnaires dans les médias. L’Assemblée nationale du pays a approuvé les modifications le 10 juillet, le […]
En dépit de la promesse faite en 2004 par le Président Hosni Moubarak d’abolir les lois qui criminalisent les délits de presse, la nouvelle loi modifiée de l’Égypte sur la presse prévoit toujours des peines d’emprisonnement pour insulte aux fonctionnaires dans les médias. L’Assemblée nationale du pays a approuvé les modifications le 10 juillet, le lendemain du jour où quelque 25 journaux eurent refusé de paraître et où les journalistes se sont rassemblés pour dénoncer les nouvelles mesures.
L’incapacité du président d’honorer sa promesse et d’aligner les lois égyptiennes sur les normes internationales a suscité les critiques du Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, HRInfo), du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), et de Human Rights Watch.
Les journalistes reconnus coupables de publier de « fausses » informations, de diffamer le président et les chefs d’État étrangers et d’insulter les institutions de l’État telles que le parlement, la magistrature et les forces armées, sont passibles de peines pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement, indique le CPJ. La loi double en outre les amendes prévues pour diffamation et autres délits, ce qui fait naître la peur que le gouvernement ne tente d’asphyxier financièrement les médias critiques.
Les groupes de défense de la liberté de la presse ont, cependant, accueilli favorablement l’intervention de dernière minute de Moubarak afin de retirer une disposition controversée qui prévoyait des peines de prison pour les journalistes qui diffamaient les fonctionnaires par des accusations de corruption. Certains autres articles de l’ancienne loi, qui prévoyaient aussi des peines d’emprisonnement, ont également été abandonnées.
Les modifications surviennent deux semaines à peine après qu’un tribunal eut condamné deux journalistes, Ibrahim Eissa et Sahar Zaki, à un an de prison pour avoir publié un reportage sur les efforts d’un juriste égyptien qui essaie de traîner le président et sa famille devant les tribunaux pour répondre à des allégations de corruption et d’abus de l’aide étrangère. Le Cairo Institute for Human Rights (CIHRS), HRinfo, le CPJ, Human Rights Watch et l’Association mondiale des journaux ont fait part de leur inquiétude devant ce jugement.
En mars, une coalition d’éditeurs, d’enseignants, de militants des droits de la personne et de dirigeants syndicaux a lancé une campagne nationale pour abolir les peines de prison pour délits de presse, selon ce que rapporte l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (voir à : http://ifex.org/en/content/view/full/73258/).
Consulter les sites suivants :
– HrInfo : http://www.hrinfo.net/en/reports/2006/pr0708.shtml
– CIHRS : http://www.cihrs.org/Press_details_en.aspx?per_id=109&pr_year=2006
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2006/mideast/egypt12julyr06na.html
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=4060&Language=EN
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2006/07/11/egypt13712.htm