Dans un geste que les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE) ont qualifié de âgeste de bonne volontéâ destiné à coïncider avec la visite dâun envoyé spécial des Nations Unies en Birmanie, les groupes de défense de la liberté dâexpression ont accueilli avec plaisir la nouvelle de la libération du journaliste birman Myo Myint […]
Dans un geste que les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE) ont qualifié de âgeste de bonne volontéâ destiné à coïncider avec la visite dâun envoyé spécial des Nations Unies en Birmanie, les groupes de défense de la liberté dâexpression ont accueilli avec plaisir la nouvelle de la libération du journaliste birman Myo Myint Nyein, après douze ans de détention. Lauréat du Prix 2001 de la Liberté de la presse du CJFE et membre de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de la dirigeante de lâopposition Aung San Suu Kyi, Nyein a été remis en liberté le 13 février, en même temps que quatre autres dissidents, rapportent le CJFE, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Nyein était emprisonné depuis 1990 pour avoir âorganisé des jeunes et des étudiants dans le but de créer de lâinstabilitéâ en raison dâarticles quâil avait écrits pour la publication âPay Phu Hlwarâ, dit le CJFE. Il avait dâabord été condamné à sept ans de prison en 1990; puis, en 1996, il a été condamné à une autre peine de sept ans de prison pour sa participation, pendant son incarcération, au âMouvement pour la liberté de la presseâ, clandestin. Selon RSF et le CJFE, la santé de Nyein sâest détériorée sérieusement pendant ses années de détention. Il souffre de gastrite, de migraines, dâhypertension et dâautres troubles de santé. [Voir les âCommuniquésâ #10-46, #10-43 et #8-40 de l%26#8217;IFEX.] »>http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?system_id=3808″>#10-46, #10-43 et #8-40 de lâIFEX.]
Selon la BBC, la remise en liberté de Nyein est survenue lors de la visite du Rapporteur spécial des Nations Unies Paulo Sérgio Pinheiro, du 10 au 19 février, au cours de laquelle Pinheiro a rencontré des responsables du gouvernement, la dirigeante de la LND, Aung San Suu Kyi, et lâéminent journaliste et dissident U Win Tin. Ce dernier, lauréat du Prix mondial 2001 de la liberté de la presse, est incarcéré à la prison dâInsein depuis 1989 à cause de ses écrits politiques [voir les âCommuniquésâ #10-29, #10-10 et #9-47 de lâIFEX]. Pour de plus amples renseignements, voir à www.cjfe.org, www.rsf.org et www.unhcr.ch. »>http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?system_id=3403″>#10-29, #10-10 et #9-47 de lâIFEX]. Pour de plus amples renseignements, voir %26#224; www.cjfe.org, www.rsf.org et www.unhcr.ch.
LE CPJ PUBLIE UN RAPPORT SPÃCIAL SUR LA SITUATION DE LA PRESSE
Malgré la bonne nouvelle de la libération de Nyein, la situation de la presse en Birmanie âdemeure abominableâ, dit le CPJ, qui vient de publier un rapport spécial sur le journalisme en Birmanie sous le régime militaire, à la suite dâun récent voyage dâenquête effectué par lâexpert du CPJ en Asie, A. Lin Neumann. Selon Neumann, chaque journaliste de Birmanie travaille sous âun régime rigoureux de censure, de licence et de menacesâ. Même le fait de rapporter les nouvelles les plus insignifiantes comporte des risques, à cause des restrictions que la junte militaire impose à la presse.
à la fin de 2001, douze journalistes restaient emprisonnés à cause de leur travail. Neumann ajoute quâen plus de contrôler toutes les nouvelles, le gouvernement interdit lâaccès du public à lâInternet et empêche presque tous les journalistes étrangers dâentrer au pays. âLes publications privées agissent dans un cadre réglementaire byzantinâ, où lâon verse des pots-de-vin aux responsables du gouvernement pour obtenir des permis de publier. Les quatre quotidiens du pays sont publiés par le ministère de lâInformation et servent, dit Neumann, de âvéhicules à la propagande du gouvernementâ. Pour avoir des nouvelles sur la situation en Birmanie, les gens doivent compter sur des reportages radiodiffusés par la BBC, Radio Free Asia, la Voix de lâAmérique et la Voix démocratique de la Birmanie, dont le siège est en Norvège.
Neumann prévient que le manque dâinformations et de débats sur les grandes questions qui se posent à la Birmanie â tensions ethniques, pauvreté et corruption généralisée â aggravent les problèmes sociaux et politiques du pays. âÃtant donné la censure et le contrôle sévères quâexerce le gouvernement sur le contenu des nouvelles, il est virtuellement impossible pour la population birmane de sâengager dans un franc dialogue national sur son avenir.â Malgré ces conditions brutales, cependant, Neumann affirme que les journalistes continuent de persévérer et que la presse refuse de mourir.
Pour lire le texte complet du rapport du CPJ, voir à www.cpj.org