Dans son dossier du 7 septembre sur la situation de la liberté de la presse en Syrie, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte que âcertains signes montraient que [la presse syrienne] sortait dâun profond sommeilâ après la mort, en juin 2000, dâHafez al-Assad, lâun des dirigeants les plus autoritaires du Moyen-Orient. Lorsque […]
Dans son dossier du 7 septembre sur la situation de la liberté de la presse en Syrie, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte que âcertains signes montraient que [la presse syrienne] sortait dâun profond sommeilâ après la mort, en juin 2000, dâHafez al-Assad, lâun des dirigeants les plus autoritaires du Moyen-Orient. Lorsque son fils, Bachir al-Assad, a accédé au pouvoir, il a appelé de ses vÅux une réforme et la âmodernisationâ afin de ârenoncer à la mentalité dâintroversion et de négativismeâ et a procédé rapidement au remplacement des dirigeants des principales entreprises de la presse écrite et électronique. Dans les mois qui ont suivi, des journaux indépendants ont fait leur apparition pour la première fois en dix ans, et les journaux contrôlés par lâÃtat ont publié, dit le CPJ, des âdiscussions animées sur la démocratie et les réformes politiquesâ. Les citoyens syriens ont aussi demandé de grandes réformes politiques, et le quotidien officiel âAl Thawraâ a même publié une analyse extrêmement critique de lâéconomie étatiste, rapporte le CPJ.
Plus dâun an après, cependant, la réaction du gouvernement a ralenti les réformes de la presse et les journaux appartenant à lâÃtat sont revenus à leurs vieilles habitudes. Les journalistes locaux estiment que Bachir al-Assad a pu être bien intentionné dans sa volonté de réforme et quâil sâest heurté à une forte résistance de la part du cercle étroit des collaborateurs de son père et des services de renseignements, qui dirigent le pays depuis des décennies, fait remarquer le CPJ.
Le cas le plus connu au cours de la dernière année est celui de Nizar Nayyouf, journaliste, rédacteur en chef du mensuel âSawt el Demokratiaâ et défenseur des droits de la personne. Nayyouf a été arrêté en 1992. Il était passible de peines supplémentaires pour avoir, entre autres, fait sortir clandestinement de prison des informations sur les violations commises dans le réseau carcéral. Le journaliste a été finalement libéré le 6 mai, après quoi il a donné de nombreuses entrevues à la presse arabe, où il soulignait les violations commises contre les droits de la personne dans le pays. En juin à Damas, des agents des forces de sécurité lâont arrêté et détenu de nouveau pendant vingt-quatre heures. Début septembre, Nayyouf a encore une fois été convoqué devant les tribunaux et pourrait devoir répondre à des accusations. Reporters sans frontières (RSF) et lâAssociation mondiale des journaux (AMJ) se disent extrêmement préoccupés. [Mise à jour des âCommuniquésâ 10-25, 10-18, 10-17, 10-10, 10-05, 9-23 et 9-12 de lâIFEX.] Pour de plus amples renseignements, voir %26#224; www.cpj.org, www.rsf.fr et www.wan-press.org.