Journaliste en danger (JED), groupe congolais membre de l’IFEX, rapporte que le ministère de la Presse et de l’Information de la République démocratique du Congo (RDC) a émis le 12 juin dernier une directive avertissant les médias d’informations de « respecter à la lettre, en cette période de crise, les lignes directrices en matière de […]
Journaliste en danger (JED), groupe congolais membre de l’IFEX, rapporte que le ministère de la
Presse et de l’Information de la République démocratique du Congo (RDC) a émis le 12 juin dernier
une directive avertissant les médias d’informations de « respecter à la lettre, en cette période de
crise, les lignes directrices en matière de rédaction ».
L’état d’urgence n’ayant pas été proclamé en RDC, dit JED, les ministres de l’État ne peuvent pas
contrevenir aux dispositions de la constitution de transition qui protège la liberté de la presse,
de même qu’à l’Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et aux autres
conventions internationales auxquelles la RDC est liée.
La directive soulignait cependant que « les médias d’informations qui publient des reportages
tendancieux, y compris des déclarations incitant à la haine ou à la désobéissance civile, des
déclarations susceptibles d’avoir un effet démoralisateur sur les Forces armées congolaises ou qui
présentent ces événements malheureux d’une manière impertinente seront sanctionnés avec toute la
force de la loi ».
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte par ailleurs que trois stations de
radio communautaire de la ville de Bukavu, dans l’est du Congo, sont revenues en ondes après que le
gouvernement eut repris la ville le 10 juin, que des pro-rwandais rebelles avaient occupée le 2
juin.
Radio Maria, Radio Sauti ya Rehema (Voix de la miséricorde) et Radio Maendeleo ont repris leurs
émissions, malgré que leurs directeurs, Ben Kabamba, Joseph Nkinzo et Kazito Mushizi respectivement,
aient été évacués vers Kinshasa sur un vol des Nations Unies. Depuis le 29 mai, ceux-ci recevaient
des menaces de mort de la part des rebelles.
En même temps, on continue de porter des accusations de « diffamation pénale » contre les
journalistes congolais qui soulèvent des questions sur des de méfaits publics. Malgré les garanties
offertes en faveur de la liberté de la presse, ces journalistes sont incarcérés en attendant de
comparaître devant un tribunal. En outre, si les auteurs des articles délictueux ne peuvent être
trouvés, la loi congolaise prévoit que les rédacteurs du journal peuvent être tenus responsables.
Plus de renseignements à :
Comité pour la protection des journalistes : www.cpj.org/news/2004/DRC14June04na.html#more
Journaliste en Danger : ifex.org/en/content/view/full/59526/
Image (c) Human Rights Watch