L’armée américaine subit de nouveau les critiques des groupes de défense de la liberté de la presse pour son rôle dans les homicides de journalistes en Irak, à la suite des blessures infligées la semaine dernière à la journaliste italienne Giuliana Sgrena et du décès d’un journaliste kurde. L’Institut international de la presse (IIP), Reporters […]
L’armée américaine subit de nouveau les critiques des groupes de défense de la liberté de la presse pour son rôle dans les homicides de journalistes en Irak, à la suite des blessures infligées la semaine dernière à la journaliste italienne Giuliana Sgrena et du décès d’un journaliste kurde.
L’Institut international de la presse (IIP), Reporters sans frontières (RSF), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) exigent des explications suffisantes sur les raisons pour lesquelles des soldats américains ont ouvert le feu le 4 mars 2005 sur la voiture qui transportait la journaliste Sgrena.
Accompagnée par des agents des services secrets italiens, Sgrena se dirigeait vers l’aéroport de Bagdad après avoir été libérée par les insurgés irakiens qui l’ont retenue en otage pendant un mois. Les soldats américains présents à un barrage militaire ont fait feu sur la voiture, tuant l’agent du service secret et blessant la journaliste.
Le gouvernement américain prétend que les soldats ont ouvert le feu après que la voiture, qui se déplaçait à grande vitesse, eut refusé de ralentir tandis qu’elle s’approchait du poste de contrôle. Selon Sgrena, le véhicule n’allait pas particulièrement vite et a essuyé un « déluge de feu ». Elle se remet d’une opération mineure à l’épaule, d’où on a retiré des éclats d’obus.
D’après RSF, les Nations Unies doivent enquêter sur cet incident parce que la fiche du Pentagone en matière d’enquêtes sur les incidents de tirs sur les journalistes par les troupes américaines n’inspire pas beaucoup confiance. « L’armée américaine, surtout dans le cas de [l’incident] de l’Hôtel Palestine, a produit des rapports qui visent uniquement à exonérer les militaires », dit le groupe.
En avril 2003, deux journalistes sont morts lorsqu’un char américain a fait feu sur l’Hôtel Palestine à Bagdad (voir : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=9043). L’armée américaine nie toute responsabilité dans ces pertes de vie.
Par ailleurs, le 12 février 2005, Dler Karam Ali a succombé aux blessures qu’il avait subies dans un échange de coups de feu trois jours plus tôt lorsque des soldats américains ont tiré sur sa voiture, selon ce que rapporte la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Ali franchissait un barrage militaire américain situé entre Bagdad et la ville septentrionale de Darbandikhan quand des soldats ont donné l’ordre à son véhicule de s’arrêter. Après que le chauffeur d’Ali eut refusé, les soldats américains ont ouvert le feu.
Ali était un journaliste kurde qui travaillait pour deux journaux ? « Al-Ittihad Al-Isalmi » et « Al-Ofoq Al-Islami ». Il était également membre du Syndicat des journalistes du Kurdistan.
La FIJ indique que Ali est le treizième journaliste tué depuis mars 2003 par des soldats américains en Irak. D’après le CPJ, les tirs de l’armée américaine constituent la deuxième cause de décès chez les journalistes dans le pays.
Consulter :
– RSF :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12760
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=3002&Language=FR
– IIP : http://www.freemedia.at/Protests2005/pr_Iraq08.03.05.htm
– CPJ : http://www.cpj.org/Briefings/2003/gulf03/iraq_conflict_main.html
– Des questions demeurent quant au traitement des journalistes par les États-Unis : http://www.cpj.org/op_ed/comment_jcamp_17feb05.html
– Incident de l’Hôtel Palestine : htp://www.cpj.org/Briefings/2003/palestine_hotel/palestine_hotel.html
– International News Safety Institute : http://www.newssafety.com/casualties/iraqcasualties.doc
– Les « tirs amis » prélèvent un lourd tribut chez les civils irakiens : http://www.editorandpublisher.com/eandp/news/article_display.jsp?vnu_content_id=1000828863