Il y a eu en 1998 au Mexique plus de 200 attaques contre les médias et la liberté d’expression, dont le meurtre d’au moins six journalistes. Tel est le bilan que dresse un réseau de groupes mexicains dans un rapport minutieux publié récemment, « Recuento de Daños, un acertamiento al estado de las libertades de expresion […]
Il y a eu en 1998 au Mexique plus de 200 attaques contre les médias et la liberté d’expression, dont le meurtre d’au moins six journalistes. Tel est le bilan que dresse un réseau de groupes mexicains dans un rapport minutieux publié récemment, « Recuento de Daños, un acertamiento al estado de las libertades de expresion y informacion en México » (« Dossier des attaques : Rapport sur la situation de la liberté d’expression et d’information au Mexique »). Le rapport a été préparé par le Red Mexicana de Proteccion a Periodistas y Medios de Comunicacion [Réseau de protection des journalistes et des médias du Mexique], pour qui ce dossier constitue un « sommet sans précédent ». La recherche a été effectuée par la Fondation Manuel-Buendía et le Centre national des Communications sociales (CENCOS), qui en ont également assuré la publication avec le soutien de l’Académie mexicaine des droits de la personne (AMDH) et du Syndicat national des journalistes, qui appartiennent tous au réseau.
Ce rapport, rendu public à Mexico le 7 juin pour marquer la Journée mondiale de la liberté de la presse, recense l’assassinat de six journalistes : Luis Mario García Rodriguéz et Claudio Cortés García, de Mexico; Pedro Valle Hernández, de l’État de Guerrero; Justin Domínguez, de l’État de Mexico; Armando Meléndez Sánchez, de Tamaulipas; et Philip True, correspondant américain du « San Antonio Express News », assassiné à Jalisco.
En moyenne, dit le rapport, « l’an dernier au Mexique, les agressions contre les journalistes et les médias mexicains qui adoptent et suivent une ligne indépendante du gouvernement et critique à son égard, se sont produites au rythme de quatre par semaine. […] les incidents en cause vont des menaces et de la censure à l’agression physique, à l’enlèvement et au meurtre. Dans 49 % des cas sur lesquels on a fait enquête, les responsables se sont avérés être les autorités mexicaines elles-mêmes, la police, des éléments de l’armée et des fonctionnaires de l’État aux paliers fédéral, de district, d’État et municipal. » L’impunité est une question extrêmement délicate au Mexique, soutient le réseau, qui fait remarquer qu’aucun des 202 cas recensés n’a encore été entendu devant les tribunaux.
D’après le réseau, le Mexique n’est précédé que par la Colombie quant au nombre des journalistes assassinés et des autres violations de la liberté d’expression en Amérique latine. Les membres du réseau ont recensé 629 cas de violation depuis l’arrivée au pouvoir du Président Ernesto Zedillo, en décembre 1994. Le réseau publie un guide de sécurité à l’intention des médias, qui contient des conseils et des numéros de téléphone d’urgence; il met également sur pied un système de sécurité et d’intervention d’urgence qui s’étend à l’échelle du pays et il envisage de tenir des ateliers pour les journalistes. Pour de plus amples renseignements, communiquer avec la Fundacíon Manuel-Buendía, AC. Guaymas 8-408, Col. Roma, Delegacíon Cuauhtemoc, 06700, Mexico D.F, Mexique; téléphone/télécopieur : +52 5 208 4261/208 7756; adresse électronique : buendia@mpsnet.com.mx.