Malgré la réforme politique entamée par le feu roi Hussein au début de la décennie, la question de lâétendue de la liberté que le gouvernement est disposé à accorder à la presse de Jordanie reste posée. Câest ce quâon peut lire dans le âIPI Reportâ (premier trimestre de 1999) sous la plume de Fadi Al-Qadi, […]
Malgré la réforme politique entamée par le feu roi Hussein au début de la décennie, la
question de lâétendue de la liberté que le gouvernement est disposé à accorder à la
presse de Jordanie reste posée. Câest ce quâon peut lire dans le âIPI Reportâ (premier
trimestre de 1999) sous la plume de Fadi Al-Qadi, qui décrit comment les médias
jordaniens se heurtent depuis toujours à la censure, citant par exemple le fait que le
gouvernement est actionnaire majoritaire de âAl-Râaiâ et de âAl-Dustorâ, les deux plus
grands quotidiens du pays, ainsi que propriétaire et régulateur du seul organe de
presse électronique de Jordanie.
Bien quâil se fût engagé à instaurer la liberté de la presse en Jordanie, le roi Hussein avait donné en septembre 1998 son aval à une nouvelle loi sur la presse et la
publication. Cette nouvelle loi, que des adversaires avaient qualifiée de lâune des plus restrictives du monde contre la liberté de la presse, renferme des dispositions contre les reportages sur les forces armées ou sur la famille royale, et interdit tout propos offensant à lâégard des chefs dâÃtat des pays amis de la Jordanie. La loi prévoit des peines qui vont dâune amende (dâenviron 1 400 $ US) à six mois de prison. La nouvelle
loi a renforcé lâautocensure et dessert les médias, qui ne font pas de reportages libres
sur la vie du pays.
Al-Qadi fait remarquer quâaprès le décès récent du roi Hussein, la Jordanie âa besoin
dâun mouvement qui défend la diversité, le pluralisme et la liberté dâexpression, pour
que des médias puissent émerger et se développer dans un environnement
démocratique bien protégéâ. Il y a lieu de croire quâun tel mouvement puisse émerger,
lentement, sous le règne du roi Abdullah. Conformément à sa promesse dâune plus
grande liberté pour la presse, affirme le Centre européen du journalisme (EJC Media
News, 2 juin 1999), le roi Abdullah devrait, à la rentrée parlementaire, apporter des
modifications à la loi sur la presse et les publications.