(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières réitère son appel à la mise en liberté de Pierre-Sosthène Kambidi, journaliste de la radio privée Concorde FM, condamné, le 10 juin 2006, à une peine de trois mois de prison ferme pour « diffamation » à l’encontre d’un chef de la police locale, au terme d’un procès inique et expéditif. « Les […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières réitère son appel à la mise en liberté de Pierre-Sosthène Kambidi, journaliste de la radio privée Concorde FM, condamné, le 10 juin 2006, à une peine de trois mois de prison ferme pour « diffamation » à l’encontre d’un chef de la police locale, au terme d’un procès inique et expéditif.
« Les informations que nous avons recueillies sur la manière dont ce journaliste a été arrêté puis jugé sont sidérantes. Cette affaire prouve qu’il y a urgence à bâtir un système judiciaire capable de résister à la pression des puissants. Nous réitérons par ailleurs notre appel à une réforme rapide de la loi sur la diffamation. Pierre-Sosthène Kambidi doit être remis en liberté et une enquête administrative doit être ouverte sur la procédure qui l’a mené en prison », a déclaré Reporters sans frontières.
Pierre-Sosthène Kambidi, arrêté le 8 juin sur ordre de Pierre Kidogo, commandant local de l’escadron d’intervention mobile de la police nationale, a été condamné le 10 juin à trois mois de prison ferme et à une amende de 150 000 francs congolais (environ 265 euros) par le tribunal de paix de Tshikapa (Kasaï occidental, Centre) présidé par le juge Aimé Mupele Zangisi. Il est incarcéré au centre pénitentiaire de la ville depuis son arrestation.
Selon l’organisation partenaire de Reporters sans frontières en République démocratique du Congo (RDC), Journaliste en danger (JED), le procès du journaliste était inéquitable. Citant l’avocat du journaliste, JED affirme que les témoins à charge ont fait des déclarations contradictoires, évoquant notamment un journal en tshiluba, l’une des quatre langues nationales de RDC, alors que l’édition présentée par Pierre-Sosthène Kambidi était en français.