Le gouvernement du Sri Lanka menace dâimposer aux journalistes étrangers des contrôles encore plus serrés après lâincident dans lequel une correspondante américaine, Marie Colvin, a été blessée sérieusement le 16 avril, rapportent le groupe Free Media Movement, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF). Colvin, correspondante de lâhebdomadaire britannique […]
Le gouvernement du Sri Lanka menace dâimposer aux journalistes étrangers des contrôles encore plus serrés après lâincident dans lequel une correspondante américaine, Marie Colvin, a été blessée sérieusement le 16 avril, rapportent le groupe Free Media Movement, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF). Colvin, correspondante de lâhebdomadaire britannique « Sunday Times », a été prise dans un affrontement entre des combattants du mouvement des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) et les forces gouvernementales, dit RSF. Elle a été blessée à la tête, aux yeux, à la poitrine et aux bras, mais son état ne serait plus préoccupant, dit RSF. Colvin, qui est membre du comité dâhonneur de la section anglaise de Reporters sans frontières, a remporté en mars dernier le prix du meilleur correspondant étranger de la presse britannique.
à la suite de cet incident, le ministère de lâInformation du Sri Lanka a émis une déclaration dans laquelle il fait remarquer que Colvin nâavait pas reçu lâautorisation officielle pour se rendre dans la région de Wanni, où elle a passé deux semaines en compagnie des rebelles tamouls qui contrôlent la région, dit le CPJ. Lâorganisation constate que les journalistes sont tenus dâobtenir une autorisation officielle pour se rendre dans les zones de conflit et quâune telle autorisation nâest à peu près jamais accordée. Colvin est lâun des rares journalistes étrangers à sâêtre rendus ces dernières années dans les zones du Sri Lanka contrôlées par les forces rebelles. La déclaration gouvernementale annonçait aussi que le gouvernement avait demandé à ses missions diplomatiques à lâétranger dâuser de beaucoup de prudence avant de recommander lâattribution de visas à des journalistes étrangers.
FMM soutient que les contrôles stricts du gouvernement ne laissent que peu de choix aux journalistes qui veulent rapporter les événements dans les zones contrôlées par les rebelles. Ils doivent sây rendre sans autorisation officielle. Selon lâorganisation, la « visite soi-disant âillégaleâ » à Wanni est « dans la plus pure tradition du journalisme ». Au lieu dâaccuser Colvin « de remplir une mission secrète au nom des rebelles », dit FMM, le gouvernement devrait réexaminer les restrictions « inacceptables » imposées à la couverture du conflit.