Pendant que le Zimbabwe compte les bulletins de vote, lâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA) – Zimbabwe prévient que le climat politique volatil continue de rendre dangereuse pour les journalistes de couvrir la situation en toute liberté. Dans un document publié récemment sur les conditions de travail lors de lâélection présidentielle, le groupe indique nâavoir […]
Pendant que le Zimbabwe compte les bulletins de vote, lâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA) – Zimbabwe prévient que le climat politique volatil continue de rendre dangereuse pour les journalistes de couvrir la situation en toute liberté. Dans un document publié récemment sur les conditions de travail lors de lâélection présidentielle, le groupe indique nâavoir reçu aucun rapport dâincident notable où des journalistes ont été agressés ou arrêtés. Le MISA-Zimbabwe souligne cependant que les restrictions ârigoureusesâ imposées à lâaccréditation signifient que les journalistes nâont pas eu la liberté de couvrir lâélection proprement dite et la période qui lâa précédée.
Le 3 mars, une délégation de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a été détenue à son arrivée à lâaéroport international de Harare, puis expulsée. La mission avait prévu de rencontrer des journalistes zimbabwéens et de surveiller dans quelles conditions ils doivent travailler. Le 2 mars, dernier jour où les médias pouvaient demander une accréditation, les journalistes de la Voix du Peuple, une station de radio locale, se sont vu refuser toute accréditation, sans explications. Selon le MISA Zimbabwe, le gouvernement harcèle régulièrement la station de radio et accuse la Grande Bretagne et les Pays Bas de soutenir et dââhébergerâ lâentreprise de presse, dont les employés sont tous Zimbabwéens.
Par ailleurs, le ministre dâÃtat à lâInformation et à la Publicité, Jonathan Moyo, a menacé dâinterdire de façon permanente la présence dans le pays des reporters de la BBC à la suite des reportages que certains journalistes, qui nâont pas obtenu dâaccréditation, ont fait entrer au Zimbabwe. Selon Moyo, âces gens de la BBC ne sont pas mieux que des terroristesâ qui, si on les attrape, âpourraient attendre longtemps avant de rentrer dans leur paysâ [Voir les âCommuniquésâ 11-08 et 11-5]. »>http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?system_id=4171″>âCommuniqués%26#8221; 11-08 et 11-5].
Dans bien des régions, rurales et suburbaines surtout, dit le MISA Zimbabwe, les journalistes nâont pu accéder aux bureaux de scrutin. Les correspondants étrangers du âGuardianâ et de Reuters, de Grande Bretagne, ont été interdits respectivement des bureaux de scrutin à Muzarabani et à Kuwadzana, une banlieue de Harare, tandis que plusieurs journalistes locaux éprouvaient des difficultés à couvrir la situation ailleurs. Le MISA Zimbabwe se dit inquiet devant le âdegré de pouvoir et dâautorité accordé aux policiersâ pour empêcher les journalistes dâavoir accès aux bureaux de scrutin.
Pour sa part, ARTICLE 19 précise quâau cours des trois dernières années, le Zimbabwe a vécu une série de changements constitutionnels et législatifs considérables qui ont pour effet de miner la liberté dâexpression. âBien que la liberté dâexpression soit enchâssée à lâarticle 20 de la Constitution du Zimbabwe, dit le groupe, à lâarticle 9 de la Charte africaine des droits de lâhomme et des peuples ainsi quâà lâarticle 19 de la Déclaration universelle des droits de lâhomme, le gouvernement continue dâutiliser la loi et dâautres mécanismes qui contreviennent au droit à la liberté dâexpression.â
ARTICLE 19 fait remarquer que le gouvernement sâapprête à accroître son contrôle des médias en déposant son projet de loi de 2002 sur lâordre public et la sécurité, le projet de loi de 2002 sur lâaccès à lâinformation et la protection de la vie privée, et la Loi de 2002 sur les services de radiodiffusion. âLe gouvernement monopolise également les médias publics et les a virtuellement transformés en porte-parole du parti au pouvoir.â
Selon ARTICLE 19, le gouvernement doit lever immédiatement la suspension des médias et des correspondants étrangers et suspendre toutes les lois et dispositions qui restreignent la liberté dâexpression et la liberté de la presse. [Voir les âCommuniquésâ 11-03, 11-02 et 10-47 de lâIFEX.] Pour lire toutes les recommandations dâARTICLE 19, voir à www.article19.org. »>http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?system_id=4039″>11-03, 11-02 et 10-47 de lâIFEX.] Pour lire toutes les recommandations dâARTICLE 19, voir %26#224; www.article19.org.
Pour de plus amples renseignements, voir à www.misa.org et www.article19.org.