Lâagence régionale de nouvelles Pacnews rapporte le 2 juillet que les correspondants étrangers qui couvrent le conflit ethnique aux Ãles Salomon ont été avertis quâaux termes des dispositions sur lâétat dâurgence, ils pouvaient être emprisonnés, condamnés à des amendes ou même interdits de séjour. Selon lâAssociation des médias des Ãles du Pacifique (PINA), le gouvernement […]
Lâagence régionale de nouvelles Pacnews rapporte le 2 juillet que les correspondants
étrangers qui couvrent le conflit ethnique aux Ãles Salomon ont été avertis quâaux
termes des dispositions sur lâétat dâurgence, ils pouvaient être emprisonnés,
condamnés à des amendes ou même interdits de séjour. Selon lâAssociation des médias des Ãles du Pacifique (PINA), le gouvernement des Ãles Salomon a invoqué des pouvoirs dâurgence qui restreignent les reportages des médias,tandis que sâenvenime le conflit dans lâîle de Guadalcanal, où se trouve la capitale de lâarchipel, Honiara. Les personnes trouvées coupables de contrevenir aux dispositions dâurgence sont passibles dâune peine de prison pouvant aller jusquâà deux ans et dâune amende qui peut atteindre 5 000 dollars des Salomon (env. 1 035 $ US). Il est maintenant interdit dâimprimer, de radiodiffuser ou de transmettre des informations qui incitent à la violence ou qui sont susceptibles de provoquer des troubles raciaux ou communautaires. En conséquence, le radiodiffuseur national, la âSolomon Islands Broadcasting Corporationâ, a cessé de retransmettre les bulletins dâinformations de âRadio Australiaâ, de la BBC et de âRadio New Zealand Internationalâ. à lâheure actuelle, les bulletins de nouvelles en provenance dâoutre-mer sont enregistrés et retransmis après avoir été vérifiés. Lâagence Pacnews rapporte également que le bureau du Premier ministre a demandé à la âSolomon Islands Broadcasting
Corporationâ de sâabstenir temporairement de rapporter les détails dâun accord de paix.
Le ministre dâÃtat du Bureau du Premier ministre, Alfred Sasako, a déclaré que le
gouvernement envisageait dâinterdire les correspondants étrangers. Le Comité pour la
protection des journalistes (CPJ) signale quâau 30 juin, selon ses sources, tous les
journalistes étrangers avaient quitté le pays. Pour sa part, Reporters sans frontières
(RSF), âsâinquiète des motifs invoqués pour imposer des restrictions, comme celui de
âprovoquer la désaffection à lâégard du gouvernementâ, que le gouvernement peut
invoquer arbitrairement pour imposer la censure totale sur le conflit ethnique, et qui peuvent mener à lâincarcération des journalistesâ. Entre-temps, le quotidien des Ãles Salomon, le âSolomon Starâ, a affirmé le 30 juin que les restrictions imposées aux
médias dans le cadre des pouvoirs dâurgence âressemblent davantage à celles qui
existaient sous le régime de lâapartheid en Afrique du Sud ou sous la dictature au
Nigéria â. Selon le CPJ, les affrontements entre militants armés originaires de Guadalcanal et colons de lâîle voisine de Malaita se multiplient depuis six mois et ont
forcé des milliers de personnes originaires de Malaita à sâenfuir.