L?Institut des médias d?Afrique australe (MISA) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que les journalistes d?Afrique du Sud et les organisations de lutte contre la censure s?inquiètent de la proposition d?un projet de loi envahissant sur l?interception et la surveillance. Le projet de loi « permettrait de bloquer et d?espionner l?Internet, le […]
L?Institut des médias d?Afrique australe (MISA) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que les journalistes d?Afrique du Sud et les organisations de lutte contre la censure s?inquiètent de la proposition d?un projet de loi envahissant sur l?interception et la surveillance.
Le projet de loi « permettrait de bloquer et d?espionner l?Internet, le tout au nom de la ?sécurité d?État? », rapporte le MISA. Le CPJ fait remarquer que le projet de loi donnerait à la police, aux forces nationales de défense, à l?agence de renseignements et aux services secrets le pouvoir de « mettre sur pied, d?équiper, de faire fonctionner et d?assurer l?entretien de centres de surveillance ».
S?il est adopté, le projet de loi permettrait au gouvernement de surveiller les communications électroniques et cellulaires, dans certains cas sans mandat, sous prétexte de lutter contre le crime organisé, dit le CPJ.
Les journalistes d?Afrique du Sud ont déclaré au CPJ que ces mesures auraient pour résultat de nuire à leur aptitude à préserver des sources établies confidentiellement par courriel ou par téléphone cellulaire.
Le CPJ presse le gouvernement sud-africain d?examiner soigneusement les conséquences plus vastes du projet de loi sur la liberté de la presse et d?éviter d?adopter des dispositions qui contreviennent au droit à la confidentialité des journalistes.
Le CPJ constate que les médias sud-africains font déjà face aux règles très strictes prévues à l?article 205 de la Loi sur la procédure criminelle, que les autorités invoquent de façon répétée pour saisir l?équipement des journalistes et les contraindre à divulguer leurs sources.
Les autorités ont invoqué en mai dernier l?article 205 dans une tentative pour forcer le photographe Benny Cool, du journal « Cape Times », à remettre les photos qu?il avait prises au moment où un gangster était abattu par les membres d?un groupe d?autodéfense, le PAGAD. Le CPJ estime que « le projet de loi sur l?interception et la surveillance restreindra encore davantage l?autonomie et l?indépendance nécessaires aux journalistes pour qu?ils amassent dans la plus stricte confidentialité des informations de nature délicate ». Le parlement sud-africain votera sur ce projet de loi le 13 août prochain.
Pour de plus amples renseignements, consulter www.cpj.org.