LES GROUPES AMÃRICAINS DE DÃFENSE DE LA LIBERTÃ DE LA PRESSE ONT ÃTÃ RÃDUITS AU SILENCE, DIT RSF âCédant aux appels dâunité nationale, des organisations américaines traditionnellement dédiées à la défense des libertés individuelles restent discrètesâ, constate Reporters sans frontières (RSF) dans un rapport sur la couverture par les médias américains des événements survenus depuis […]
LES GROUPES AMÃRICAINS DE DÃFENSE DE LA LIBERTÃ DE LA PRESSE ONT ÃTÃ RÃDUITS AU SILENCE, DIT RSF
âCédant aux appels dâunité nationale, des organisations américaines traditionnellement dédiées à la défense des libertés individuelles restent discrètesâ, constate Reporters sans frontières (RSF) dans un rapport sur la couverture par les médias américains des événements survenus depuis les attentats terroristes du 11 septembre. Publié un mois après les attentats, ce rapport approfondi remet en question lâobjectivité et lâindépendance des médias nationaux, après une série de violations documentées de la liberté de la presse. Selon RSF, les organisations de défense de la liberté de la presse que ses représentants ont interrogées estiment quââil est encore tôt, voire mal venu, de tirer trop fort la sonnette dâalarme sur des événements considérés comme largement âsecondairesââ.
RSF estime toutefois que les cas décrits ci-dessous de violations de la liberté de la presse demeurent préoccupants : les nombreuses tentatives du gouvernement américain pour réglementer le travail des médias, y compris lâarrestation de photographes à proximité du World Trade Center, et les tentatives pour contrôler le contenu des émissions de Voice of America (VOA) et de la chaîne en langue arabe Al Jazirah; les mesures prévues dans la législation âantiterroristeâ, qui âconstituent une menace réelle contre les libertés individuelles et collectivesâ; une âsymbioseâ qui semble sâopérer entre âle ton des principaux supports audiovisuelsâ et la politique officielle des Ãtats-Unis; le congédiement de deux journalistes au Texas pour des propos jugés offensants; enfin, la formation de âpoolsâ de photographes sur le site du World Trade Center (voir le rapport complet à www.rsf.fr). »>http://www.rsf.fr »>www.rsf.fr).
LE CPJ ENTEND SURVEILLER LA FAÃON DONT LE PENTAGONE TRAITE LES CORRESPONDANTS DE GUERRE
Entre temps, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a déclaré quâil surveillerait étroitement le Département américain de la Défense (DAD), qui est en train de formuler des lignes directrices pour les reporters qui couvrent les opérations militaires des Ãtats Unis en Afghanistan. Le DAD créera des âpoolsâ de journalistes dont les mouvements seront contrôlés par des responsables militaires au cours de leurs missions de reportage. Selon le CPJ, un porte parole du DAD nâa pas écarté la possibilité que celui-ci exige des journalistes ainsi regroupés quâils lui soumettent leurs textes au préalable.
Dans son rapport âCovering the New Warâ [La Couverture de la nouvelle guerre], le CPJ ajoute que son travail portera sur les moyens de faire en sorte que chaque reporter puisse travailler librement. âLes journalistes, dit le CPJ, jouent un rôle essentiel en rapportant la nouvelle sur des conflits parce quâils apportent au public et aux décideurs les informations nécessaires pour comprendre les événements et prendre des décisions.â Le rapport intégral est affiché à www.cpj.org/Briefings/2001/new_war_01/new_war_01.html. »>http://www.cpj.org/Briefings/2001/new_war_01/new_war_01.html »>www.cpj.org/Briefings/2001/new_war_01/new_war_01.html.
LA FIJ CONDAMNE LES TENTATIVES DU GOUVERNEMENT POUR CONTRÃLER LES MÃDIAS
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a annoncé aujourdâhui les conclusions de son rapport intitulé âJournalism, Civil Liberties and the War on Terrorismâ [Journalisme, libertés civiles et guerre contre le terrorisme], qui étudie la couverture médiatique de la guerre dans plus de vingt pays. Le rapport dénonce les tentatives de plusieurs gouvernements pour contrôler les médias; il presse ces gouvernements de ne pas saper les libertés civiles et la liberté de la presse dans leur âhâte de légiférerâ contre le terrorisme. âLes journalistes, dit la FIJ, doivent avoir la liberté de travailler sans avoir à défendre la définition que donne le gouvernement du âpatriotismeâ et de lââintérêt nationalâ.â
La FIJ sâen prend particulièrement aux gouvernements du Canada, de Grande Bretagne, des Ãtats Unis, dâAustralie, de France, de Russie et dâautres pays de lâUnion européenne, quâelle accuse dâadopter précipitamment des lois antiterroristes. En cours de route, on tente dâéchapper à lâexamen attentif du public, rappelle la FIJ.
La FIJ sâengage à soutenir les journalistes en lançant une campagne internationale dans le but de transmettre les lignes directrices et des moyens à ceux qui couvrent la crise; à promouvoir lâimportance de la tolérance et à contrer les préjugés dans le journalisme; à encourager la solidarité internationale entre les journalistes, surtout ceux du monde arabe; à tenir des séminaires et des conférences sur la guerre, le terrorisme et le rôle des médias; enfin, à donner des informations sur les questions de sûreté concernant les journalistes.
En même temps, la FIJ presse les journalistes de âfaire preuve de circonspectionâ dans leurs reportages sur la peur associée à la transmission par courrier du bacille du charbon à divers médias et agences gouvernementales. âNous ne voulons pas que les derniers développements effraient les gens. Mais le temps est à la prudence et nous devons nous assurer de respecter les lignes directrices relatives à la santé et à la sécuritéâ, dit la FIJ. Depuis le 11 septembre, un journaliste â Robert Stevens, chef de la section photographique au journal âThe Sunâ en Floride â est mort après avoir respiré le bacille de la maladie du charbon, rappelle le CPJ. Le rapport entier de la FIJ est affiché à www.ifj.org.