Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), lâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA), le Freedom of Expression Institute (FXI) et ARTICLE 19 ont publié une déclaration conjointe sur la liberté de la presse, quâils ont adressée au premier ministre du Swaziland, Barnabas Sibusiso Dlamini. Dans la déclaration, les organisations se disent âextrêmement inquiètes de […]
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), lâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA), le Freedom of Expression Institute (FXI) et ARTICLE 19 ont publié une déclaration conjointe sur la liberté de la presse, quâils ont adressée au premier ministre du Swaziland, Barnabas Sibusiso Dlamini. Dans la déclaration, les organisations se disent âextrêmement inquiètes de la situation de la liberté de la presse au royaume du Swazilandâ. Les quatre groupes rapportent que depuis neuf mois, âles représentants des médias subissent des attaques graves contre leur droit de rapporter librement la nouvelle sur les affaires publiques dans le royaumeâ.
Un cas préoccupant met en cause le chef de la salle des nouvelles du âTimes Sundayâ, le journaliste Bheki Makhubu, accusé de diffamation criminelle à la suite dâun article paru le 12 septembre 1999 affirmant que la future mariée du roi, la princesse Liphovela, avait abandonné lâécole au secondaire. Les faits ne sont pas contestés, mais lâarticle a soulevé un tollé à cause du manque de respect quâil semble porter envers la monarchie. Les quatre organisations se disent âextrêmement troublées de ce que Bheki Makhubu pourrait être passible dâemprisonnement rien que pour avoir exercé ses activités professionnelles en tant que journalisteâ, et demandent que lâon retire les accusations. Dans une autre affaire, quatre-vingts journalistes ont perdu leur emploi à la suite de la fermeture abrupte, en février dernier, des journaux du groupe de presse âSwazi Observer Groupâ. Dâaprès les quatre organisations, cette fermeture constitue une forme de représailles de la part de la direction au refus opposé par certains éléments de la rédaction de divulguer leurs sources à propos de deux articles parus en décembre 1999 portant sur les activités de la police du Swaziland. Elles estiment que la fermeture âsâinscrit dans une campagne qui vise à extirper toute voix critique ou dissidente au Swazilandâ.
Le CPJ, le MISA, le FXI et ARTICLE 19 se disent également très inquiets des actions des chefs traditionnels qui, âplus dâune fois, ont sommé et châtié des journalistes, ou les ont avertis de ne faire aucun reportage sur des questions légitimes dâintérêt public, et surtout sur celles qui concernent la monarchieâ. En outre, un décret royal de 1973 qui suspendait la Constitution prive le Swaziland de toute protection en matière de liberté de presse. Une révision constitutionnelle est en cours dans le pays, mais il est interdit aux médias dâen parler. Les quatre groupes demandent au premier ministre de âlever immédiatement cette interdiction et [de] permettre la couverture pleine et entière du processus de révision constitutionnelleâ.