Une Haute Cour indienne a condamné quatre journalistes à la prison pour avoir publié des histoires critiques de la magistrature, rapportent le Cartoonists Rights Network International (CRN), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF). En janvier 2008, la Cour suprême entendra l’appel des […]
Une Haute Cour indienne a condamné quatre journalistes à la prison pour avoir publié des histoires critiques de la magistrature, rapportent le Cartoonists Rights Network International (CRN), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF).
En janvier 2008, la Cour suprême entendra l’appel des quatre journalistes, qui restent libres jusqu’à leur audition.
Les protestations et les rassemblements ont suivi la décision de la Haute cour de New Delhi, le 21 septembre, de tenir les journalistes coupables d’outrage à magistrat en raison d’une série d’articles publiés en mai dans le journal « Mid-Day ». Le tribunal a estimé que ces articles, selon lesquels un ancien juge en chef se serait servi de son pouvoir judiciaire pour avantager ses fils, avaient entaché la réputation de la Cour suprême.
Deux rédacteurs, Vitusha Oberoi et M.K. Tayal, l’éditeur S.K. Akhtar et le caricaturiste Irfaan Khan, ont été trouvés coupables d’outrage à magistrat et condamnés à quatre mois de prison.
Les articles d’enquête et une caricature satirique parus dans le « Mid-Day » affirmaient que les fils du juge en chef de la Cour suprême d’alors, Y. K. Sabharwal, avaient profité d’une décision concernant certains immeubles sur le point d’être démolis, parce qu’ils possédaient des centres commerciaux à proximité, dont la valeur allait s’accroître.
« Ce que nous avons dit est la vérité, et c’est pourquoi nous ne devrions pas être accusés d’outrage », dit Oberoi.
« Le système judiciaire indien présente des antécédents troublants d’abus des dispositions concernant l’outrage à magistrature pour faire taire les voix critiques et mettre l’institution à l’abri de l’?il attentif du public », dit le CPJ. « La Haute cour de New Delhi dans cette affaire semble n’avoir pas envisagé la vérité comme moyen de défense. »
La sentence est en sursis jusqu’à nouvel ordre, a statué un tribunal de deux magistrats le 28 septembre. Celui-ci a rejeté un appel présenté par 27 militants, dont des journalistes, d’anciens hauts dignitaires du gouvernement et l’éminente écrivaine Arundhati Roy, qui invitent la cour à les punir aussi pour avoir critiqué le juge en chef pour ses allégations de mauvaise conduite. Les militants ont déclaré que ce jugement de la Haute cour était un « assaut contre la liberté de parole ».
Consulter les sites suivants :
– CPJ : http://tinyurl.com/yphowu
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?index=5325&Language=EN
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=23733
– IndiaLawOnline, à propos de l’appel des 27 militants :
http://tinyurl.com/3ywxys
(2 octobre 2007)