Les forces de sécurité ont saccagé en février le bureau d’un syndicat de journalistes pendant une importante opération des forces armées américaines et irakiennes à Bagdad, selon ce qu’indiquent plusieurs groupes membres de l’IFEX, et on rapporte la mort de deux journalistes. Au début du mois, la loi martiale a été proclamée dans la capitale. […]
Les forces de sécurité ont saccagé en février le bureau d’un syndicat de journalistes pendant une importante opération des forces armées américaines et irakiennes à Bagdad, selon ce qu’indiquent plusieurs groupes membres de l’IFEX, et on rapporte la mort de deux journalistes. Au début du mois, la loi martiale a été proclamée dans la capitale.
Reporters sans Frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont dénoncé un raid effectué le 19 février 2007 par des unités militaires américaines et irakiennes contre les bureaux de Bagdad du Syndicat des journalistes irakiens, au cours duquel des coups de feu ont été tirés, les bureaux mis à sac et les 10 gardiens de sécurité des locaux du syndicat arrêtés.
Une unité mobile de l’armée américaine a tiré sur le quartier général du syndicat après avoir vu des gardiens armés, a déclaré RSF. Cependant, les gardiens ne se sont pas comportés de manière agressive ou menaçante envers les soldats. Des membres de l’armée irakienne ont alors fait irruption dans les locaux, désarmé et détenu les gardiens et confisqué le matériel informatique. Selon la FIJ, à laquelle est affilié le syndicat des journalistes, les soldats ont également confisqué 10 ordinateurs et 15 petites génératrices d’électricité destinées aux familles des journalistes tués.
Un porte-parole de l’armée américaine, le lieutenant-colonel Christopher Garver, a déclaré que le raid n’avait pas été réalisé par les forces américaines, a rapporté Associated Press (AP).
Le syndicat des journalistes a exigé des excuses pour cette descente qui, selon lui, impliquait des troupes américaines accompagnées d’un traducteur, dit l’AP. Le syndicat a aussi exigé des réparations pour le mobilier et l’équipement abîmé lors du raid.
Par ailleurs, RSF rapportait le décès de deux journalistes au cours de la dernière semaine. Hussein Al Subaydi, qui travaillait à l’hebdomadaire « al-Ahali », a été tué par des individus armés dans des circonstances obscures le 19 février à Bagdad. Le cadavre criblé de balles d’Abderrasak Hashim Al-Khakani, journaliste à la radio « Jumhuriyat Al Iraq », a été identifié le lendemain à la morgue de Bagdad. Il avait été enlevé la semaine précédente dans le quartier est de Bagdad appelé « al-Jihad », a déclaré RSF.
Plus tôt le même mois, le premier ministre irakien Nuri al-Maliki a accordé aux commandants militaires de Bagdad des pouvoirs extrêmement étendus pour arrêter les gens et restreindre les libertés de parole et d’association, rapporte Human Rights Watch. Le 13 février, le général Qanbar Hashim, commandant des opérations à Bagdad, a décrété les pouvoirs de la loi martiale qui habilitent les commandants militaires à procéder à des arrestations sans mandat, à surveiller les communications privées et à restreindre les activités des groupes de la société civile à Bagdad. Le décret prolonge en outre le couvre-feu à Bagdad, qui va de 20 heures à 6 heures chaque jour.
Le décret, rédigé en termes vagues, offre peu de précisions sur la façon dont les règlements seront mis en ?uvre, et ne comporte aucune limite de temps pour la plupart de ses dispositions, dit Human Rights Watch.
Consulter les sites suivants :
– IFEX : http://listmgr.ifex.org/lists/lt.php?id=NUwBDw4DBB5XDAsHHgECAQ4M
– FIJ : http://listmgr.ifex.org/lists/lt.php?id=NUwBDw4BAB5XDAsHHgECAQ4M
– RSF : http://listmgr.ifex.org/lists/lt.php?id=NUwBDw4ADR5XDAsHHgECAQ4M
– AP : http://listmgr.ifex.org/lists/lt.php?id=NUwBDw4CDB5XDAsHHgECAQ4M
– IFEX : http://listmgr.ifex.org/lists/lt.php?id=NUwBDw4DBR5XDAsHHgECAQ4M