Les Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE), qui est le nouveau nom du Comité canadien pour la protection des journalistes (CCPJ), ont décerné le 24 novembre dernier à Toronto les Prix internationaux de la liberté de la presse à trois journalistes du Canada, du Nigéria et de Birmanie. Les Prix internationaux de la liberté […]
Les Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE), qui est le nouveau nom du Comité canadien pour la protection des journalistes (CCPJ), ont décerné le 24 novembre dernier à Toronto les Prix internationaux de la liberté de la presse à trois journalistes du Canada, du Nigéria et de Birmanie. Les Prix internationaux de la liberté de la presse ont été créés cette année afin de rendre hommage à des journalistes qui ont dû surmonter de graves difficultés pour défendre et protéger la liberté d’expression. Dans un discours prononcé lors de la remise aux lauréats, Mme Mary Robinson, Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme, a demandé la défense, partout dans le monde, de la liberté d’expression, qui constitue le fondement de tous les droits.
Par la même occasion, le groupe a annoncé qu’il changeait d’appellation, disant que le nouveau nom qu’il s’était donné tient davantage compte de la diversité de son mandat, à savoir promouvoir et protéger la liberté d’expression au Canada et dans le monde. La cérémonie et le banquet ont rassemblé environ 600 journalistes et membres issus de la communauté des affaires, qui appuient les objectifs des CJFE.
On a aussi présenté deux récompenses internationales. Bayo Onanuga, directeur de publication, et Babafemi Ojudu, directeur intérimaire d’une publication, ont été honorés au nom des journalistes du réseau « Independent Communications Network Ltd. (ICNL) », qui édite « Tempo », « The News » et « PM News ». Dans son allocution, M. Ojudu a remercié les Canadiens d’avoir exercé des pressions pour le faire libérer et d’avoir maintenu les pressions contre le régime de Sani Abacha. Ojudu a été remis en liberté en juillet dernier, après avoir passé huit mois en prison. D’après les CJFE, « il a insisté pour dire que peu importe les menaces et le harcèlement, et malgré son séjour antérieur en prison, ses collègues et lui-même entendent continuer à publier leurs magazines d’informations indépendantes, en s’appuyant sur leur détermination à défendre la liberté d’expression ». Ojudu a remis son prix à la famille de Bagauda Kaltho, correspondant principal des publications « The News », « Tempo » et « PMNews », porté disparu depuis mars 1996. Le 18 août dernier, la police nigériane a déclaré que Kaltho avait été tué dans l’explosion du 18 janvier 1996 à l’hôtel Durbar de Kaduna, par une bombe qu’il transportait. C’est une accusation que rejettent sa famille, ses employeurs et les organes de presse.
L’autre Prix international des CJFE a été décerné à Mme Daw San San Nwe de Birmanie (connue officiellement sous le nom de Myanmar), qui purge deux peines concurrentes de sept et trois ans d’emprisonnement pour « avoir écrit et distribué de fausses nouvelles susceptibles de mettre en danger la sécurité de l’État ». Le prix a été reçu à sa place par U Win Pe, journaliste, écrivain, éditeur et musicien birman vivant aujourd’hui aux États-Unis, qui a lancé un appel au maintien des pressions internationales sur la Birmanie.
Le lauréat du prix canadien des CJFE est Paul Kaihla, dont le document « Murder Mysteries » [Assassinats Mystérieux] a paru dans la revue « Maclean’s » en mars 1997. Ce reportage révélait que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) avait camouflé une enquête sur les stupéfiants qui avait mal tourné. Kaihla a souligné qu’un grand nombre de ses sources étaient toujours la cible de mesures d’intimidation de la GRC. La gagnante du prix pour les étudiants a été Judy Trinh, ancienne élève de l’école de journalisme de l’Université Western Ontario pour son documentaire vidéo « The Invisible Minority » [La Minorité invisible], sur la lutte des adolescents gais contre la discrimination à London, en Ontario. Pour plus de renseignements et pour voir les photographies de la soirée, consulter le site web des CJFE à la nouvelle adresse : www.cjfe.org.