La Côte dâIvoire ravagée par la guerre peut bien avoir un nouveau traité de paix qui engage ses dirigeants à respecter la liberté de la presse et les droits de la personne, cela nâempêche pas les journalistes de subir encore plus dâagressions, dit le groupe Reporters sans frontières (RSF). Même sâil accueille favorablement la signature […]
La Côte dâIvoire ravagée par la guerre peut bien avoir un nouveau traité de paix qui engage ses dirigeants à respecter la liberté de la presse et les droits de la personne, cela nâempêche pas les journalistes de subir encore plus dâagressions, dit le groupe Reporters sans frontières (RSF).
Même sâil accueille favorablement la signature de lâaccord de Linas-Marcoussis, RSF invite les chefs de gouvernements à respecter leurs engagements envers la liberté de la presse et à garantir la sécurité des journalistes dans le pays. RSF dit quâau moins quatre incidents, les 26 et 27 janvier, ont ravivé la crainte que la violence contre la presse ne soit de nouveau en recrudescence.
Le 26 janvier, une foule de manifestants hostiles à la France a détruit les bureaux de la station de radio privée « Radio Nostalgie » à Abidjan. Le directeur de la station, Hamed Bakayoko, est membre du Rassemblement des Républicains, un parti dâopposition, fait remarquer RSF.
Le même jour, des jeunes qui protestaient contre lâaccord de paix ont saccagé les bureaux du journal privé « Le Jour » et agressé deux rédacteurs. Le journal avait publié peu avant deux enquêtes mettant en cause les forces de sécurité ivoiriennes dans les escadrons de la mort, dit RSF.
Par ailleurs, le photographe NâGuessan NâGuessan, de « Fraternité Matin », et des journalistes de lâAgence France Presse ont aussi été pris à partie par les manifestants.
Aux termes de lâaccord de Linas-Marcoussis, le nouveau gouvernement de réconciliation nationale de la Côte dâIvoire condamne les « incitations à la haine et à la xénophobie qui ont été propagées par certains médias », dit RSF. Le gouvernement sâengage également à rétablir la diffusion des émissions de radio et de télévision internationales, et à garantir la neutralité et lâimpartialité des médias publics.
En Côte dâIvoire, la presse est tout à la fois victime de la crise dans laquelle est plongé le pays et en partie responsable de cette crise, dit RSF. Depuis la tentative de coup dâÃtat du 19 septembre 2002, de nombreux reporters – tant ivoiriens quâétrangers – ont été passés à tabac, soit par des membres de la police dâÃtat, soit par des mouvements rebelles. Des professionnels des médias sont arrêtés, agressés ou menacés presque chaque jour.
Mais la presse joue également un rôle pernicieux dans cette crise, dâajouter RSF. Un certain nombre de publications nâhésitent pas à publier des articles racistes ou xénophobes, ce qui met en danger un très grand nombre de personnes.
Les journaux « Le National » et « LâÅil du peuple », ainsi que celui du parti au pouvoir, « Notre Voie », figurent parmi les organes de presse qui ravivent constamment les flammes du conflit en diffusant des éditoriaux incendiaires et des articles qui incitent à la violence, dit RSF.
Rapport de RSF sur la Côte dâIvoire : www.rsf.org« >http://www.rsf.org/article.php3?id_article=4791 »>www.rsf.org
Consulter les sites suivants :
– Comité pour la protection des journalistes : www.cpj.org« >http://www.cpj.org/news/2002/Cote16oct02na.html »>www.cpj.org
– Human Rights Watch : www.hrw.org« >http://www.hrw.org/africa/cotedivoire.php »>www.hrw.org
– Rapport des Nations Unies sur la Côte dâIvoire : www.un.org« >http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=6016&Cr=Côte%26amp;Cr1= »>www.un.org