L’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights, EOHR) et Reporters sans frontières (RSF) attirent l’attention sur l’escalade de la répression des défenseurs des droits de la personne en Syrie, où 14 personnes au moins ont été arrêtées et détenues au cours du derniers mois pour avoir défendu la […]
L’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights, EOHR) et Reporters sans frontières (RSF) attirent l’attention sur l’escalade de la répression des défenseurs des droits de la personne en Syrie, où 14 personnes au moins ont été arrêtées et détenues au cours du derniers mois pour avoir défendu la nécessité d’une réforme démocratique.
Huit de ces militants ont été détenus sans accusations le 24 mai 2005 après avoir participé le 7 mai à un forum public à Damas, au cours duquel une déclaration rédigée par le parti interdit des Frères Musulmans a été lue à voix haute. La déclaration invitait le gouvernement syrien à respecter les droits de la personne et à entreprendre une réforme électorale.
Les militants sont membres du Forum al Atassi, l’une des seules organisations du pays autorisées par le gouvernement. Il s’agit de Suhayr Jamal al Atassi, Hussein al Awadat, Nahed Badawiyah, Nazem al Nahr, Youssef al Jihmani, Mohamed Mahfoudh, Abdel Nasr Qalhouss et Jihad Massouti. Ils sont tous détenus sans accusations et on leur refuse l’accès à des avocats.
Leur arrestation faisait suite à l’arrestation, le 15 mai, de l’écrivain Ali Abdallah, qui avait lu la déclaration des Frères musulmans lors du forum public. Celui-ci est détenu sans accusations à la prison d’Adra, selon ce que rapporte Amnistie Internationale.
Il y a d’autres personnes détenues, dont Nizar al Ristanawi et Mohamed Raadoun, de l’Organisation arabe de défense des droits de la personne en Syrie (Arab Organization for Human Rights in Syria, AOHR-S), Sheikh Mohamed Maashouq al Khaznawy, directeur adjoint du Centre d’études islamiques de Syrie et partisan déclaré de la cause kurde, et Habib Saleh, écrivain qui a affiché récemment des lettres sur deux sites web, lettres particulièrement critiques du régime syrien.
Par ailleurs, Aktham Naïsse, chef des Comités pour la défense des libertés démocratiques et des droits de la personne (Committees for the Defence of Democratic Liberties and Human Rights, CDF), court le risque d’être accusé d’avoir répandu de fausses informations et de s’être « opposé aux objectifs de la révolution ». S’il est reconnu coupable, il risque jusqu’à quinze ans de prison. Son affaire doit reprendre au tribunal le 26 juin.
Selon l’EOHR, tous les défenseurs des droits de la personne comparaîtront devant la Cour suprême de sûreté de l’État (CSSE), un tribunal contrôlé par le gouvernement, dont le fonctionnement fait l’objet de critiques de la part des Nations Unies parce qu’elle viole le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIRDCP), dont la Syrie est signataire.
Consulter les sites suivants :
– EOHR : http://ifex.org/en/content/view/full/66988/
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13931
– Amnistie Internationale : http://tinyurl.com/csx6a
– Les Frères musulmans dénoncent le parti Ba’as au pouvoir :
http://tinyurl.com/d6sbu
Rapports sur la Syrie par des groupes membres de l’IFEX :
– Reporters sans frontières : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13301&Valider=OK
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2005/01/13/syria9812.htm
– Institut international de la presse : http://www.freemedia.at/wpfr/Mena/syria.htm
– Comité pour la protection des journalistes : http://www.cpj.org/attacks04/mideast04/syria.html
– Freedom House : http://www.freedomhouse.org/research/freeworld/2004/countryratings/syria.htm