(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée le 16 octobre 2001 au ministre de l’Intérieur, Rüstü Kazim Yücelen, RSF a protesté contre l’agression par les forces de l’ordre de Ramazan Kur, cameraman de la chaîne Ulusal Kanal, de Hüseyin Likoglu, reporter du quotidien « Yeni Safak », d’Alper Yurtsever, photoreporter du quotidien « Star », et d’Ahmet Sik, reporter du […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée le 16 octobre 2001 au ministre de l’Intérieur, Rüstü Kazim Yücelen, RSF a protesté contre l’agression par les forces de l’ordre de Ramazan Kur, cameraman de la chaîne Ulusal Kanal, de Hüseyin Likoglu, reporter du quotidien « Yeni Safak », d’Alper Yurtsever, photoreporter du quotidien « Star », et d’Ahmet Sik, reporter du quotidien « Radikal » qui a également subi une tentative d’interpellation. Ces journalistes couvraient des manifestations contre les frappes aériennes en Afghanistan les 12 et 14 octobre à Istanbul.
« Les promesses de la Turquie en vue d’intégrer l’Union européenne sont en décalage constant avec les pratiques des forces de l’ordre », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Les agressions de journalistes avaient diminué, mais le contexte international actuel donne un prétexte au pouvoir en place pour réprimer plus durement certaines libertés, et tout particulièrement la liberté de la presse », a ajouté Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, plusieurs journalistes, dont Yurtsever et Sik, ont été agressés le 12 octobre par les forces de l’ordre sur la place de Beyazit à Istanbul. Les journalistes étaient sur les lieux pour couvrir une manifestation de musulmans qui protestaient contre les frappes en Afghanistan à la sortie de la mosquée de Beyazit. Sik a opposé de la résistance aux forces de l’ordre qui voulaient l’interpeller et a été malmené par des policiers. Il a été relâché grâce à l’intervention de certains de ses confrères. Par ailleurs, Kur et Likoglu ont été agressés par les forces de l’ordre dans le quartier Kadiköy d’Istanbul où les partis d’opposition de gauche, dont l’ÖDP (Parti de la liberté et de la Solidarité), l’EMEP (Parti du Travail) et le SIP (Parti pour le pouvoir socialiste), ont manifesté le 14 octobre pour demander l’arrêt des frappes aériennes en Afghanistan.
RSF a rappelé que dans son dernier « Rapport régulier sur les progrès réalisés par la Turquie sur la voie de l’adhésion », la Commission européenne a estimé que « la situation en matière de liberté d’expression restait inquiétante » et que le rapprochement entre la Turquie et l’Union européenne était lié au respect des engagements turcs en matière de droits de l’homme, et notamment au respect de l’article 10 de la Convention européenne qui garantit la libre expression, le droit d’informer et d’être informé.