Reporters sans frontières (RSF) et l’Association mondiale des journaux (AMJ) rapportent que trois journalistes ont fait l’objet de tentatives d’assassinat il y a deux semaines, ce qui fait craindre la reprise des attentats terroristes contre les médias dans le Pays basque espagnol. Des colis piégés ont été livrés le 17 janvier aux domiciles de Enrique […]
Reporters sans frontières (RSF) et l’Association mondiale des journaux (AMJ) rapportent que trois journalistes ont fait l’objet de tentatives d’assassinat il y a deux semaines, ce qui fait craindre la reprise des attentats terroristes contre les médias dans le Pays basque espagnol. Des colis piégés ont été livrés le 17 janvier aux domiciles de Enrique Ibarra, vice-président du groupe de presse « Correo », de Santiago Silván, directeur de Radio Nacional de España (RNE), et de Marisa Guerrero, directrice de la station de télévision Antena 3. La police a désamorcé les engins après que Ibarra eut signalé la réception d’un colis suspect pendant la soirée. D’après RSF, les colis semblaient avoir été expédiés par le groupe séparatiste militant « Euzkadi Ta Askatasuna » (ETA).
RSF affirme que le groupe de presse Correo et ses reporters ont été visés à de nombreuses reprises par les groupes séparatistes radicaux liés à l’ETA. Le dernier attentat remonte au 3 mars 2001, où une vingtaine de cocktails Molotov ont été lancés contre le siège social d’un journal régional de Bilbao, « El Correo ». Personne n’a été blessé dans l’attentat. RNE a aussi déjà été visée, rappelle RSF. En 2000, le reporter Carlos Herrera, correspondant en poste à Séville, avait reçu une bombe que la police avait désamorcée.
Les journalistes et les entreprises de médias représentent l’une des cibles favorites de l’ETA dans sa lutte contre le gouvernement espagnol, souligne RSF. L’ETA les qualifie de « traîtres ou [d’]envahisseurs espagnols » s’ils ne partagent pas « l’idéologie nationaliste radicale » de l’organisation. Le dernier assassinat est survenu le 24 mai 2001 et a coûté la vie à Santiago Oleaga Elejabarrieta, cadre supérieur au journal « El Diario Vasco », qui a été abattu à bout portant dans la ville basque de San Sebastián. [Voir les « Communiqués » 10-21 et 10-20 de l’IFEX.] Jusqu’à maintenant, près de cent journalistes bénéficient d’une forme quelconque de protection, officielle ou privée, tandis que douze professionnels des communications du Pays basque espagnol vivent en exil à Madrid. Pour plus de renseignements, voir %26#224; www.rsf.fr et www.wan-press.org.