La journaliste Alejandra Matus est rentrée au Chili le 14 juillet, 2001 après plus de deux ans d’exil, rapporte la Formation juridique pour l?action (FORJA). « C’est un grand jour pour les journalistes et pour la liberté de la presse au Chili », a déclaré la journaliste à son arrivée. Matus vivait aux États-Unis depuis qu’un juge […]
La journaliste Alejandra Matus est rentrée au Chili le 14 juillet, 2001 après plus de deux ans d’exil, rapporte la Formation juridique pour l?action (FORJA). « C’est un grand jour pour les journalistes et pour la liberté de la presse au Chili », a déclaré la journaliste à son arrivée.
Matus vivait aux États-Unis depuis qu’un juge en avril 1999 avait ordonné son incarcération et l’interdiction de son livre « El Libro Negro de la Justicia Chilena » [Le Livre noir de la justice chilienne]. Son retour a été rendu possible après que la Cour d’appel de Santiago eut annulé le 6 juillet l’ordre d’arrestation émis contre elle.
L’ouvrage de Matus reste interdit toutefois, malgré l’abrogation récemment de l’article de la Loi sur la sécurité de l’État en vertu duquel l’interdiction avait été prononcée. Matus ne restera que sept jours au Chili, étant donné que les conditions nécessaires à son retour définitif, notamment la fin des procédures contre elle et la levée de l’interdiction de son livre, n’ont pas encore été réunies. [Mise à jour des « Communiqués »
10-19,
10-01 et
9-13 de l’IFEX.]
Entre-temps, les organisateurs du lancement d’un livre sur la censure cinématographique au Chili se sont autocensurés en suspendant la projection du film « La Dernière Tentation du Christ », selon ce que rapporte l’Institut pour la presse et la société (IPYS).
Les organisateurs ont craint que la présentation du film n’entraînât la fermeture du cinéma, leur arrestation et celle des spectateurs. La présentation devait faire suite au lancement de « La Pantalla Prohibida » (L’Écran interdit) de Marco Antonio de la Parra et Daniel Olave.
Le film de Martin Scorsese « La Dernière Tentation du Christ » est interdit au Chili depuis janvier 1997, soit depuis que la Cour suprême a décrété que l’image du Christ avait été « défigurée et humiliée et son honneur terni ». En février dernier, la Cour interaméricaine des droits de l’homme a condamné le Chili pour violation de la Convention américaine relative aux droits de l’homme, et a accordé au gouvernement six mois pour lever l’interdiction.
Par ailleurs, la British Broadcasting Corporation (BBC) rapporte que le juge chilien Juan Guzman tente d’interroger l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger à propos d?un journaliste américain disparu au Chili lors du coup d’État de 1973.
L’histoire du journaliste, Charles Horman, a fait l’objet d’un film réalisé en 1982, « Missing » (Porté Disparu). Au moment de sa disparition, Horman enquêtait sur des liens entre la Central Intelligence Agency (CIA) et le coup d’État de Pinochet. Le 4 juillet dernier, Guzman a envoyé à la Cour suprême du Chili la liste des questions qu’il souhaite poser à Kissinger. La Cour suprême du Chili doit décider si elle les transmettra au Département d’État des États-Unis.