Dans une semaine où cinq journalistes ont été tués par des groupes armés, Reporters sans frontières (RSF) demande la création d’un groupe spécial de travail au sein de la police nationale afin de s’attaquer au problème de la violence dirigée contre journalistes. Le groupe de travail aurait pour tâche d’enquêter sur les homicides et d’organiser […]
Dans une semaine où cinq journalistes ont été tués par des groupes armés, Reporters sans frontières (RSF) demande la création d’un groupe spécial de travail au sein de la police nationale afin de s’attaquer au problème de la violence dirigée contre journalistes.
Le groupe de travail aurait pour tâche d’enquêter sur les homicides et d’organiser des campagnes de sensibilisation sur la sécurité des journalistes destinées aux forces de sécurité et au public. RSF recommande également la mise sur pied, avec l’aide des pays voisins, d’un programme de protection des témoins.
À Kirkouk, le cadavre d’Aidan Abdallah al-Jamiji, un employé de la télévision de Kirkouk, a été trouvé mort le 26 mai dans le coffre de sa voiture, qui avait été incendiée et laissée près du cimetière local, rapporte RSF.
Deux jours plus tard, Mahmoud Hassib al-Qassab, rédacteur en chef du défunt hebdomadaire « Al-Hawadith » et membre du Mouvement pour le Salut des Turcs, était abattu à l’extérieur de son domicile dans le nord de la ville de Kirkouk, dit RSF.
RSF rapporte en outre que le 29 mai, un professeur de journalisme à l’Université de Bagdad et reporter de l’Agence nationale de nouvelles d’Irak en ligne, Abdul-Rahman al-Issawi, était assassiné en même temps que sept autres membres de sa famille lorsque des hommes armés ont fait irruption chez lui à Amariyah, près de Fallujah.
Puis, le 30 mai, Nazar Abdulwahid al-Radhi, correspondant de l’agence de nouvelles indépendante Aswat al-Iraq (La Voix de l’Irak) et à Radio Free Iraq, a été atteint mortellement lorsque trois individus armés à bord d’une camionnette ont ouvert le feu sur un groupe de journalistes qui s’était rendu à une conférence de presse à l’extérieur de l’hôtel de ville d’Amara. Plusieurs autres journalistes ont été blessés. Selon les témoins oculaires, la police irakienne, qui se trouvait à proximité, n’est pas intervenue pendant l’attentat, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Le CPJ rapporte pour sa part que Saif Fakhry, caméraman de l’équipe des nouvelles télévisées d’Associated Press, a été tué le 31 mai dans le quartier d’Al-Aamariyah, dans la partie ouest de Bagdad, tandis qu’il se rendait à la mosquée près de chez lui. Al-Aamariyah a été le théâtre d’intenses combats entre des tireurs d’al-Qaïda et des militants extrémistes sunnites. On ne sait pas avec certitude si Fakhry a été tué dans des tirs croisés ou s’il a été visé délibérément.
George Packer, rédacteur attitré à la revue « The New Yorker », fait remarquer dans un article pour le CPJ que les homicides de journalistes irakiens sont systématiques et rendent le journalisme impossible. « Que les journalistes irakiens continuent à travailler atteste de leur courage », dit Packer, « parce que chacun d’eux porte le signe de la mort. ». Packer presse les entreprises de nouvelles occidentales et les collègues journalistes d’« appuyer [leurs collègues irakiens] dans leur travail, de les honorer dans la mort, et de les aider à leur départ ».
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=22362
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2007/mideast/iraq1jun07na.html
– Packer, « Notre dette à l’égard des journalistes irakiens » : http://tinyurl.com/2hmoe3
(5 juin 2007)