Reporters sans frontières (RSF) vient de perdre pour un an son statut consultatif auprès de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies après avoir organisé une protestation en mars dernier à la suite de l’élection de la Libye à la présidence de la Commission. La protestation de RSF avait consisté à lancer des […]
Reporters sans frontières (RSF) vient de perdre pour un an son statut consultatif auprès de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies après avoir organisé une protestation en mars dernier à la suite de l’élection de la Libye à la présidence de la Commission.
La protestation de RSF avait consisté à lancer des feuillets pendant un discours de l’ambassadrice de la Libye, Najat Al-Hajjaji, lors de la séance inaugurale de la Commission, le 17 mars. Les feuillets déclaraient sur un ton sarcastique « au moins, les Nations Unies ont désigné quelqu’un qui sait de quoi elle parle ! » en référence à la piètre fiche de la Libye en matière de respect des droits de la personne.
Le 24 juillet, le Conseil économique et social des Nations Unies votait 29 à 23 la suspension de RSF pour un an. Parmi les pays qui ont voté en faveur de la suspension se trouvent la Chine, la Côte d’Ivoire, Cuba, l’Iran, le Pakistan, la Russie, le Soudan, la Turquie et le Zimbabwe ? tous pays connus pour leurs graves violations de la libre expression, fait remarquer RSF.
« L’attribution de la présidence [à la Libye], dit RSF, a été un déshonneur pour [la Commission]. […] Cette sanction, à l’encontre de l’une des rares organisations de défense de la liberté de la presse disposant du statut consultatif auprès de l’ECOSOC, est une décision dictatoriale et une mascarade, à l’image du fonctionnement de la Commission. »
RSF a publié la semaine dernière un rapport critiquant la Commission des Nations Unies parce qu’elle permet à des dictatures comme la Chine et Cuba de s’en emparer « pour la vider de son sens ». RSF dit que des réformes sont essentielles, notamment la désignation à la présidence de la Commission d’un expert indépendant des droits de la personne, et la limitation du droit de vote aux États qui ont ratifié les principaux traités internationaux protégeant les droits de l’homme.
Human Rights Watch s’est également montré critique à l’égard de la Commission de cette année, prévoyant un « sérieux déclin » de sa capacité de condamner les pays qui commettent les pires violations des droits de la personne.
Pour plus de renseignements, consulter :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=7618
– Human Rights Watch : http://www.hrw.org/press/2003/04/unchr042503.htm
– Commission des droits de l’homme des Nations Unies : http://www.unhchr.ch/french/html/menu2/2/chr_fr.htm