Tandis que les Mauritaniens s’apprêtent à voter à l’élection présidentielle du 7 novembre, Reporters sans frontières (RSF) vient de lancer un défi à tous les candidats en les invitant à prendre l’engagement d’appuyer une plus grande liberté de la presse. RSF a envoyé en effet un appel aux cinq candidats pour les prier de prendre […]
Tandis que les Mauritaniens s’apprêtent à voter à l’élection présidentielle du 7 novembre, Reporters sans frontières (RSF) vient de lancer un défi à tous les candidats en les invitant à prendre l’engagement d’appuyer une plus grande liberté de la presse.
RSF a envoyé en effet un appel aux cinq candidats pour les prier de prendre quatre engagements, celui notamment d’abolir l’Article 11 de la Loi de 1991 sur la presse et de mettre fin au monopole de l’État sur la radio et la télévision.
L’Article 11 habilite les autorités à interdire la circulation, la distribution ou la vente de journaux qui « sapent les principes de l’Islam ou la réputation de l’État, nuisent à l’intérêt public ou troublent la sécurité ou l’ordre publics », dit RSF. L’actuel président de la Mauritanie, Maaouiya Ould Taya, a invoqué onze fois l’Article 11 cette année pour interdire des journaux.
RSF presse également les candidats de promettre de donner à tous les candidats un accès égal aux médias publics dans les futures élections et de faire en sorte que les journalistes indépendants seront admis à recevoir des cartes de presse en vertu de la loi sur la presse du pays.
Le gouvernement de Taya est connu pour restreindre systématiquement les droits à la liberté d’expression et d’association, fait remarquer Human Rights Watch. Les médias et les organisations non gouvernementales, notamment les groupes de défense des droits de la personne, sont très souvent fermés, interdits d’accès aux forums publics ou encore censurés parce qu’ils expriment des opinions critiques à l’égard des politiques gouvernementales.
En avril 2003, des dizaines de militants sociaux, de politiciens d’opposition et de dirigeants religieux ont été arrêtés dans une campagne qui visait officiellement à lutter contre les terroristes. Bien qu’ils aient tous été libérés depuis, ils risquent toujours un procès sur des accusations non fondées de trahison, dit Human Rights Watch.
Consulter les sites suivants :
– IFEX : http://ifex.org/fr/content/view/full/521/
– Rapport de RSF sur la Mauritanie : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=8401
– Human Rights Watch : http://www.hrw.org/press/2003/09/mauritania-ltr.htm