RSF s’indigne de la décision de la Cour de cassation de confirmer la condamnation de cinq policiers pour « homicide involontaire » dans l’assassinat du photographe Metin Göktepe Le 20 janvier, la Cour de cassation a confirmé la condamnation à sept ans et demi de prison pour « homicide involontaire » de cinq policiers accusés du meurtre du photographe […]
RSF s’indigne de la décision de la Cour de cassation de confirmer la condamnation de cinq policiers pour « homicide involontaire » dans l’assassinat du photographe Metin Göktepe
Le 20 janvier, la Cour de cassation a confirmé la condamnation à sept ans et demi de prison pour « homicide involontaire » de cinq policiers accusés du meurtre du photographe Metin Göktepe. A l’issue du procès, le 6 mai 1999, les parties civiles avaient fait appel du jugement, considérant que les policiers s’étaient rendus coupables d’un « homicide volontaire » et non pas « involontaire ». Allant plus loin, la Cour a cassé la condamnation d’un sixième policier, accusé lui aussi d' »homicide involontaire » : elle a estimé que celui-ci devait être jugé pour un simple « abus de pouvoir », une peine passible de un à trois ans de prison. Les avocats de la partie civile ont déclaré qu’ils saisiraient la Cour européenne des droits de l’homme.
Le 8 janvier 1996, Metin Göktepe, reporter du quotidien d’extrême gauche Evrensel, avait été battu à mort par des policiers dans l’enceinte d’un complexe sportif, à Istanbul. Il couvrait les obsèques de deux détenus tués lors de la répression d’une manifestation dans une prison d’Istanbul.
Reporters sans frontières s’indigne de cette décision. L’organisation estime en effet que les policiers se sont rendus coupables d’un « homicide volontaire » et considère leur condamnation à sept ans et demi de prison comme insuffisante. Par ailleurs, l’organisation s’étonne que le Conseil d’Etat ait refusé la mise en accusation de deux responsables de la police d’Istanbul, l’ancien chef de la Direction de la Sécurité d’Istanbul et son adjoint. Ils avaient, en effet, tenté de dissimuler la vérité dans la mort du photographe d’Evrensel.
Reporters sans frontières rappelle qu’aucune enquête n’a encore été ouverte pour les assassinats de vingt et un autres journalistes dont Ahmet Taner Kislali, assassiné en 1999. Dans deux affaires – les meurtres des journalistes Ugur Mumcu en 1993 et Abdi Ipekçi en 1979 – les procès n’ont toujours rien donné.