Tandis que le Sénégal s’apprête à tenir des élections présidentielles en février 2007, ARTICLE 19 vient de publier un dossier dans lequel il exprime son inquiétude face à la situation de la liberté d’expression dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. « Nous sommes préoccupés par la résistance qu’oppose le gouvernement sénégalais à l’adoption d’une législation […]
Tandis que le Sénégal s’apprête à tenir des élections présidentielles en février 2007, ARTICLE 19 vient de publier un dossier dans lequel il exprime son inquiétude face à la situation de la liberté d’expression dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. « Nous sommes préoccupés par la résistance qu’oppose le gouvernement sénégalais à l’adoption d’une législation conforme aux normes internationales en matière de liberté d’expression », dit l’organisation.
Le rapport souligne les arrestations, les attaques et le harcèlement des journalistes, des dissidents et des défenseurs des droits de la personne. Depuis octobre 2006, au moins trois journalistes ont reçu des menaces de mort à cause de leurs reportages, dont Cheikh Yérim Seck, de la revue « Jeune Afrique », Pape Alé Niang, présentateur à la station de radio SUD FM, et le reporter pigiste Dié Maty Fall.
Pour sa part, Alioune Tine, secrétaire général de l’organisation de défense des droits de la personne RADDHO (Rassemblement africain pour la défense des droits de l’homme) a également reçu des menaces de mort.
Plusieurs autres journalistes, dont Assane Guèye et Léopold Tamba, ont été convoqués pour interrogatoire par les autorités sénégalaises en raison de leurs reportages.
ARTICLE 19 fait part en outre de son inquiétude à propos des lois et des règlements du Sénégal qui continuent de restreindre la liberté d’expression, notamment certaines dispositions du code pénal qui font un crime des délits de presse, à savoir la diffamation, l’insulte et la publication de fausses nouvelles. Toute personne reconnue coupable de ces délits est passible de prison et d’une amende.
Un rapport du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) paru en 2005 faisait remarquer que le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, avait promis en juillet 2004 d’abroger l’article 80 du code pénal et certaines autres dispositions qui criminalisent les délits de presse. Aucune mesure n’a cependant encore été adoptée.
L’article 80 a servi en 2005 à jeter en prison Idrissa Seck, ancien premier ministre et rival politique de Wade, pendant plusieurs mois.
Consulter les sites suivants :
– ARTICLE 19 :
http://www.article19.org/pdfs/publications/sengal-liberte-d-expression.pdf
– CPJ : http://www.cpj.org/Briefings/2005/senegal_05_Fr/senegal_05_Fr.html
– Reporters sans frontières :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=17029&Valider=OK
– Rapport de Freedom House : http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=251&year=2006