Le Forum norvégien pour la liberté d’expression (NFFE) rapporte que l’Union des écrivains de Norvège vient de décerner son Prix 1999 de la Liberté d’expression à un écrivain péruvien et défenseur des droits de la personne Yehude Simon Munaro. Le prix lui sera remis à la prison de Castro Castro à Lima, où il est […]
Le Forum norvégien pour la liberté d’expression (NFFE) rapporte que l’Union des écrivains de Norvège vient de décerner son Prix 1999 de la Liberté d’expression à un écrivain péruvien et défenseur des droits de la personne Yehude Simon Munaro. Le prix lui sera remis à la prison de Castro Castro à Lima, où il est incarcéré depuis juin 1992. Il reçoit ce prix « parce que, dit le NFFE, pendant toute sa vie, par sa plume et son action politique, il a combattu pour une justice plus grande, pour plus d’ouverture et de démocratie dans son pays, et pour le respect des droits de la personne ». Simon est l’auteur d’un recueil de poésie « Habla una vez mas » [Je parle encore une fois] et d’un recueil de nouvelles, « El pasajero y otros cuentos » [Le passager et autres contes], qui « racontent, sous forme de fiction, l’enfer de la solitude carcérale et le destin tragique des prisonniers ». Simon, qui est aussi vétérinaire et enseignant, a écrit un certain nombre d’ouvrages et d’articles sur les conditions de vie des travailleurs agricoles de son pays. Il a joué également un rôle politique et a siégé au parlement sous la bannière du Front politique de la gauche unie, où il a fait partie de la Commission parlementaire sur la justice et les droits de la personne.
En 1992, dit le NFFE, « Simon a été condamné à vingt ans de prison parce qu’un tribunal d’exception a prétendu avoir trouvé la preuve de sa collaboration avec le mouvement guérillero Tupac Amaru. Il s’employait à l’époque à mettre sur pied un nouveau parti politique radical, Patria Libre. » Simon a été jugé, en l’absence d’un avocat pour le défendre, par des juges qui ont gardé l’anonymat en portant des cagoules. Le NFFE estime que sa sentence est liée aux lois sur le terrorisme adoptées en 1992, qui ont conduit à l’arrestation d’un grand nombre d’innocents. Une commission publique a recommandé la remise en liberté de 444 « prisonniers innocents » et s’est montrée favorable à la libération de Simon, mais les autorités s’opposent toujours à son élargissement.