Le gouvernement laotien sâapprête à définir les « vérités » que les médias devraient rapporter et à faire adopter de nouvelles pénalités pour les journalistes qui répandent de « fausses informations » sur le pays, rapportent lâInstitut international de la presse (IIP) et lâAssociation mondiale des journaux (AMJ). Le 8 juin, en effet, le ministre de la Culture et […]
Le gouvernement laotien sâapprête à définir les « vérités » que les médias devraient rapporter et à faire adopter de nouvelles pénalités pour les journalistes qui répandent de « fausses informations » sur le pays, rapportent lâInstitut international de la presse (IIP) et lâAssociation mondiale des journaux (AMJ). Le 8 juin, en effet, le ministre de la Culture et de lâInformation, Phandouangchit Vongsa, a déclaré à lâagence Reuters que son ministère modifiait les lois actuelles afin de « promouvoir des standards » pour les médias, rapporte lâIIP. « Nous devons, a dit Phandouangchit, relever le niveau de professionnalisme des médias du Laos… les reportages doivent se montrer attentifs à lâobjectif à long terme du [Parti révolutionnaire du peuple lao], qui vise à sortir le pays de la pauvreté dâici 2020. » Le ministre a également déclaré que les nouvelles lignes directrices à lâintention des médias définiraient les « vérités » qui devraient être rapportées dans lâintérêt du pays.
LâIIP et lâAMJ rapportent que Phandouangchit a également déclaré quâil resserrerait les pénalités infligées à ceux qui répandent de fausses informations sur le pays. à lâheure actuelle, le code pénal interdit de critiquer lâÃtat, de déformer les politiques de lâÃtat ou du parti et de répandre de fausses rumeurs. Les journalistes qui ne rédigent pas de « reportages constructifs » ou qui « font obstacle » au programme du Parti révolutionnaire du peuple lao sont passibles de peines allant de cinq à quinze ans de prison, rappellent lâIIP et lâAMJ.
LâIIP qualifie la décision de resserrer les dispositions déjà restrictives du code pénal de « tentative grossière pour empêcher que des reportages critiques sur le Laos puissent paraître dans les médias internationaux ». Lâorganisation remarque que les journalistes Ginny Stein et David Leland de la chaîne ABC ont été arrêtés le 30 mars 2000 pendant quâils faisaient un reportage sur les répercussions de lâexplosion dâune bombe qui a détruit un restaurant de la capitale. En septembre dernier, les autorités ont réagi avec colère à des reportages de lâAssociated Press selon lesquels les forces de sécurité empêchaient la libre circulation des gens la nuit. Pour de plus amples renseignements, consulter www.freemedia.at.