Les violations de la liberté de la presse perpétrées au Népal âau nom du maintien de la paix et de la sécuritéâ pendant lâétat dâurgence provoquent les cris dâalarme du Center for Human Rights and Democratic Studies (Centre dâétudes sur les droits de la personne et la démocratie, CEHURDES), du Comité pour la protection des […]
Les violations de la liberté de la presse perpétrées au Népal âau nom du maintien de la paix et de la sécuritéâ pendant lâétat dâurgence provoquent les cris dâalarme du Center for Human Rights and Democratic Studies (Centre dâétudes sur les droits de la personne et la démocratie, CEHURDES), du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et de Reporters sans frontières (RSF). Le CEHURDES se déclare âsecoué et inquietâ devant les actions policières qui se poursuivent et lââattitude abusiveâ à lâégard des journaux et des journalistes, dont un bon nombre ont été arrêtés en raison de leur association avec le Parti communiste népalais (PCN-maoïste), interdit.
Selon le CPJ, le roi Gyanendra a proclamé lâétat dâurgence au Népal le 26 novembre, après un regain de violence entre la guérilla maoïste et les troupes gouvernementales, qui a fait une centaine de morts en deux semaines. En proclamant lâétat dâurgence, les droits constitutionnels à la liberté dâexpression et dâopinion, de presse et de publication, et à la liberté de lâinformation, ont été suspendus. Depuis la proclamation, dix travailleurs des médias liés à des publications de gauche ont été arrêtés. La police est également descendue dans les bureaux de trois publications ayant des liens étroits avec les maoïstes, le quotidien âJanadishaâ, lâhebdomadaire âJanadeshâ et le mensuel âDishabodhâ, et a confisqué des renseignements, selon le CEHURDES. Neuf employés ont été arrêtés, précise le CPJ.
Le 28 novembre, six autres publications ont reçu la visite de la police et se sont fait confisquer du matériel. Ce sont notamment âThe Kathmandu Postâ, lâhebdomadaire âChure Sandeshâ, le magazine âNaulo Bihaniâ, réputé avoir des liens avec les maoïstes, les presses Nawajyoti Offset Press et Bahumukhi Chhapakhana.
Le CPJ fait remarquer que le lendemain de la proclamation de lâétat dâurgence, le ministère de lâIntérieur a annoncé que le PCN était une organisation terroriste. Toute organisation ou personne qui appuie le PCN est également considérée comme terroriste. Le même jour, les autorités annonçaient que les personnes soupçonnées de terrorisme pourraient être détenues jusquâà six mois sans procès, rapporte le CPJ.
Au moment dâaller sous presse, le CEHURDES rapporte que les autorités locales de la ville de Butwal, dans lâouest du pays, ont relâché 37 des 38 journalistes détenus depuis le 29 novembre. Les journalistes ont été arrêtés après avoir assisté à un événement organisé par High-Tech Publishing Pvt. Ltd, société éditrice du quotidien maoïste âJana Sangharshaâ. Entre-temps, plus dâune dizaine de journalistes sont toujours détenus en divers endroits du pays. Pour de plus amples renseignements, voir à www.cpj.org et www.rsf.fr.