Le journaliste russe Grégori Pasko, spécialiste des affaires militaires, a été trouvé coupable le 20 juillet de conduite répréhensible. Il a été condamné à trois ans de prison et remis en liberté dans le cadre d’une amnistie du Président Boris Eltsine. Pasko a été reconnu coupable d’avoir publié des reportages sur le déversement illégal de […]
Le journaliste russe Grégori Pasko, spécialiste des affaires militaires, a été trouvé coupable le 20 juillet de conduite répréhensible. Il a été condamné à trois ans de prison et remis en liberté dans le cadre d’une amnistie du Président Boris Eltsine. Pasko a été reconnu coupable d’avoir publié des reportages sur le déversement illégal de déchets nucléaires dans la mer du Japon par des navires de la flotte militaire russe du Pacifique. Pasko a été arrêté en 1997 après avoir publié son reportage fort controversé, et il est détenu depuis. Le procureur public soutient que Pasko a divulgué au radiodiffuseur national du Japon, NHK, le contenu de dix documents secrets et des séquences filmées sur vidéo. L’ensemble devait servir à un reportage sur les crimes de nature écologique perpétrés par l’armée russe. Le juge a déclaré cependant que le tribunal avait rejeté la première accusation, d’espionnage. « Les avocats [du prévenu] ont soutenu que les renseignements contenus dans les documents étaient déjà du domaine public et que l’enquête menée par le Service fédéral de sécurité (FSB, ex-KGB), était partiale », déclare l’Association mondiale des journaux (AMJ). « Je ne faisais que mon métier de journaliste », a déclaré Pasko dans sa dernière intervention devant le tribunal militaire. « Ici, en Russie, quand le KGB prend une cause en main, il n’y a jamais d’acquittement […] C’est mon tour maintenant, demain ce sera un autre qui ira en prison. » D’après un rapport du Centre européen du journalisme (CEJ), publié le 20 juillet dans MediaNews, Pasko s’est dit victime d’un « régime stalinien ».
« Grégori Pasko devrait être félicité pour avoir révélé les pratiques très dangereuses de la marine russe touchant le nucléaire », a déclaré le directeur général de l’AMJ, Timothy Balding. « M. Pasko travaillait selon les meilleures traditions du journalisme : il accordait toute son attention à un sujet qui préoccupe fortement le public. Les institutions russes ont cruellement besoin d’une supervision indépendante, et on devrait encourager les journalistes à faire, sans crainte de poursuites, la lumière sur de tels comportements », a-t-il poursuivi. Le journal de Grégori Pasko, qui relate minutieusement ses dix-neuf mois de détention, vient d’être publié sur Internet.