Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que le « Serambi Indonesia », seul quotidien de la province dâAceh, actuellement déchirée par la guerre, a suspendu sa publication le 11 août en raison des menaces du Gerakan Aceh Merdeka (Mouvement de libération de lâAceh, GAM). Les dirigeants du GAM ont […]
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que le « Serambi Indonesia », seul quotidien de la province dâAceh, actuellement déchirée par la guerre, a suspendu sa publication le 11 août en raison des menaces du Gerakan Aceh Merdeka (Mouvement de libération de lâAceh, GAM). Les dirigeants du GAM ont été très irrités dâun article paru le 10 août sur le massacre de trente et un villageois de Julok, dans lâest de lâAceh. Le CPJ précise que la police tient le GAM responsable de la tuerie, tandis que le GAM accuse les forces de sécurité. Le GAM accuse par ailleurs le « Serambi Indonesia » de prendre le parti du gouvernement dans sa couverture du massacre. « Jâai interdit à la rédaction de continuer à publier des mensonges », a déclaré un porte-parole du GAM à lâagence Associated Press, que rapportent le CPJ et RSF. « Les gens ici disent quâils vont brûler le bâtiment du journal et tuer les employés. » Le journal a cessé de paraître le 10 août, et on ne sait pas quand il reparaîtra, dit le CPJ. En juin, le « Serambi Indonesia » avait été forcé de suspendre temporairement ses activités après avoir reçu des menaces du GAM. [Voir le « Communiqué » 10-27 de lâIFEX.] »>http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?category=1%20Nouvelles%20R%E9gionales&volume=10&issue_no=27%26amp;lng=francais#3361″> »Communiqué » 10-27 de lâIFEX.]
Un nouveau rapport, que le groupe Human Rights Watch (HRW) a rendu public le 20 août, donne un aperçu du conflit qui sévit en Aceh et du nombre toujours croissant des violations des droits de la personne commises par le gouvernement indonésien et les rebelles armés. Le dossier de quarante pages, intitulé « The War in Aceh » [La Guerre en Aceh], documente les difficultés auxquelles se heurtent les organisations locales de défense des droits de la personne, qui font écho à celles que doivent surmonter les journalistes en Aceh. « Les surveillants des droits de la personne sont coincés des deux côtés, dit HRW. Sâils rapportent des violations commises par lâarmée ou la police, ils sont passibles de poursuites pénales en diffamation. Sâils rapportent les violations commises par les rebelles, ils reçoivent des avertissements et des menaces. » De plus, le gouvernement « semble recourir davantage aux lois dont [lâancien président] Suharto se prévalait contre ses critiques », dit HRW. « Encore une fois, on monte à lâassaut de la liberté dâexpression, surtout en ce qui concerne le soutien du public à la tenue dâun référendum politique en Aceh. » Le rapport ajoute que le GAM essaie de restreindre la liberté dâexpression par des menaces aux journalistes qui ne rapportent pas sa version des événements.
Par ailleurs, le CPJ et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) rapportent que deux documentaristes belges ont été remis en liberté par leurs geôliers. Philippe Simon et Johan van Den Eynde ont été libérés le 16 août par une faction du Mouvement de libération de la Papouasie (Organisasi Papua Merdeka, OPM), après avoir été retenus en otages pendant plus de deux mois dans la province indonésienne dâIrian Jaya, aussi connue sous le nom de Papouasie. Le groupe des ravisseurs a enlevé les deux cinéastes au début juin afin dâattirer lâattention internationale sur leur volonté dâindépendance face à lâIndonésie. Le chef de la faction de lâOPM responsable de lâenlèvement, Titus Murib, aurait déclaré que lâOPM garantirait la sécurité des journalistes travaillant dans la région. « Nous espérons que la promesse de lâOPM signifie que le groupe ne tentera plus jamais de réaliser ses objectifs de propagande en enlevant des journalistes », dit le CPJ.
Pour plus de renseignements, consulter www.cpj.org, www.rsf.org et www.hrw.org.