Des rapports de Journaliste en Danger (JED) et du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) donnent à penser quâil nây a que peu dâamélioration pour les journalistes en République démocratique du Congo sous le nouveau président Joseph Kabila. Celui-ci a accédé au pouvoir le 16 janvier, après lâassassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, dont […]
Des rapports de Journaliste en Danger (JED) et du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) donnent à penser quâil nây a que peu dâamélioration pour les journalistes en République démocratique du Congo sous le nouveau président Joseph Kabila. Celui-ci a accédé au pouvoir le 16 janvier, après lâassassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, dont le régime a été marqué par de graves violations des droits de la personne et de la liberté de la presse. La persistance de ce modèle de violation a incité le CPJ à écrire une lettre à Kabila le 10 avril, pour lui faire part de sa vive inquiétude devant « la détérioration continue de la situation de la liberté de la presse ».
Dans un cas récent, la police a arrêté Washington Lutumba, correspondant du quotidien « Le Potentiel », pour avoir rapporté que les autorités avaient laissé écouler de la farine de qualité douteuse dans les villes de Boma, Moanda, Banana et Kinshasa, rapportent le CPJ et JED. Lutumba a été arrêté le 30 mars et est détenu depuis à la prison centrale de Matadi. Un autre journaliste, le correspondant du quotidien « Forum », Jules-César Mayimbi, a été arrêté le 5 mars pour un reportage sur la même affaire, fait remarquer le CPJ, à la suite dâune plainte de la société qui vendait cette farine.
Guy Kasongo Kilembwe, rédacteur en chef de lâhebdomadaire satirique « Pot-Pourri », de Kinshasa, a lui aussi été détenu pendant près dâun mois après la publication de plusieurs éditoriaux critiques du nouveau président et des ministres de son cabinet. Kasongo nâa jamais été accusé officiellement de quoi que ce soit, mais on lui reprochait de diffamer Kabila et ses collègues, dit le CPJ. Arrêté le 28 février, il a été remis en liberté le 22 mars 2001, après avoir été forcé de signer une déclaration selon laquelle il prenait « lâengagement solennel de ne plus écrire des articles hostiles au régime en place à Kinshasa ». Lâorganisation ajoute que Kasongo a été gravement battu et quâil a fait lâobjet de menaces de mort pendant son séjour en prison.
Au total, depuis lâavènement de Kabila fils au pouvoir en janvier, ce sont quatre journalistes qui sont privés de leur liberté pour avoir exercé leur métier, note JED. Parmi les nombreuses autres violations de la liberté de la presse perpétrées par les forces de sécurité, on retiendra la détention injustifiée de reporters étrangers de passage, la saisie de leur équipement et plusieurs descentes illégales aux domiciles des journalistes, rappelle le CPJ, qui ajoute que « lâingérence officielle dans les affaires de la presse était endémique » sous le régime de Kabila père. Pendant les trois années quâil a été au pouvoir, le CPJ a recensé 130 violations de la liberté de la presse mettant en cause plus de 200 journalistes et 75 entreprises de presse. En janvier, le groupe Human Rights Watch a également rapporté que les journalistes étaient les principales victimes du régime précédent [voir le « Communiqué » 10-03 de l%26#8217;IFEX]. Pour plus de renseignements, consulter www.congonline.com/Jed/ et www.cpj.org.