Trois autres journalistes ont été tués la semaine dernière en Irak, ce qui porte à 34 le nombre des travailleurs des médias tués dans le pays en 2007 – et qui indique une autre année record en ce qui concerne les décès dans le monde des médias, rapporte la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Selon […]
Trois autres journalistes ont été tués la semaine dernière en Irak, ce qui porte à 34 le nombre des travailleurs des médias tués dans le pays en 2007 – et qui indique une autre année record en ce qui concerne les décès dans le monde des médias, rapporte la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Selon Reporters sans frontières (RSF), Ali Khalil, du quotidien « al-Zarnan », se déplaçait en voiture avec sa femme dimanche juste au sud de Bagdad, lorsqu’il est tombé dans un guet-apens tendu par des hommes armés qui l’ont fait monter dans un de leurs véhicules. Sa femme a été laissée sur place, indemne. Une heure plus tard, la police a trouvé le corps de Khalil, criblé de balles. RSF croit qu’il a été visé fort vraisemblablement à cause d’un article où il citait des responsables du gouvernement qui appelaient les autorités à éliminer physiquement les groupes armés.
Des inconnus armés ont aussi tué deux employés d’ABC News le 17 mai à Bagdad, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la FIJ, RSF et ABC News. Le CPJ rapporte que quatre personnes des médias sur cinq qui sont tuées dans le pays sont des Irakiens.
Le caméraman Alaa Uldeen Aziz et le technicien du son Saif Laith Youssouf avaient quitté le bureau de Bagdad de la société américaine de nouvelles pour rentrer chez eux lorsqu’ils ont été pris en embuscade par deux automobiles conduites par des inconnus armés et forcés de sortir de leur voiture, indique ABC News. On a confirmé leur décès le lendemain.
« Ce sont véritablement nos yeux et nos oreilles en Irak », dit le correspondant d’ABC à Bagdad, Terry McCarthy, à propos de la contribution d’Aziz et de Youssouf à ABC News. « Bien des endroits à Bagdad sont tout simplement trop dangereux pour que les étrangers y mettent les pieds; c’est pourquoi nous avons des équipes de caméras irakiennes qui se déplacent courageusement. Sans eux nous sommes aveugles, nous ne pouvons rien voir de ce qui se passe. »
Par ailleurs, le CPJ et l’International News Safety Institute (INSI) ont critiqué la décision qu’a prise récemment le gouvernement irakien de limiter la couverture des attentats à la bombe par les médias. D’après l’INSI, le ministère de l’Intérieur d’Irak a déclaré qu’en plus de protéger les médias de la possibilité d’une deuxième explosion, la restriction préserverait la dignité des victimes, éviterait de donner aux terroristes des renseignements sur le résultat de leurs attentats et empêcherait les médias de contaminer la preuve sur le site de l’attentat.
Les critiques, cependant, affirment que les raisons données sont « fallacieuses », et croient plutôt que l’interdit vise à limiter la couverture à l’information filtrée par le Ministère de l’Intérieur. « Quelle que soit la raison de cette dernière restriction à la couverture des nouvelles en Irak, il est clair que cela n’a rien à voir avec la sécurité des journalistes », dit le directeur de l’INSI, Rodney Pinder. « Le gouvernement irakien a le devoir de protéger et de défendre les journalistes, pierre angulaire de toute démocratie, et cette mesure ne s’attaque pas sérieusement à cette question. »
Consulter les sites web suivants :
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=4939&Language=EN
– RSF, à propos de Khalil : http://tinyurl.com/292k4t
– RSF, à propos des journalistes d’ABC News : http://tinyurl.com/2kppec
– CPJ : http://tinyurl.com/3cwbgo
– ABC News : http://tinyurl.com/2btkaq
– INSI : http://www.newssafety.com/stories/insi/iraq180507.htm
– Lettre ouverte du CPJ au premier ministre irakien pour qu’il rescinde la décision de limiter la couverture des attentats à la bombe :
http://www.cpj.org/protests/07ltrs/mideast/iraq21may07pl.html
(22 mai 2007)