Le vice-président d’un journal vénézuélien dont les cadres supérieurs avaient reçu plus de 50 menaces de mort au cours de la dernière année a été abattu la semaine dernière, selon ce que rapportent l’Institut pour la presse et la société (IPYS) et d’autres groupes membres de l’IFEX. Pierre Fould Gerges, vice-président du quotidien « Reporte […]
Le vice-président d’un journal vénézuélien dont les cadres supérieurs avaient reçu plus de 50 menaces de mort au cours de la dernière année a été abattu la semaine dernière, selon ce que rapportent l’Institut pour la presse et la société (IPYS) et d’autres groupes membres de l’IFEX.
Pierre Fould Gerges, vice-président du quotidien « Reporte Diario de la Economía », de Caracas, a été abattu le 2 juin d’une douzaine de projectiles au moins par des individus circulant à motocyclette. On ne lui a rien dérobé pendant l’attentat, qui s’est déroulé à l’extérieur d’une station-service de Caracas.
Les mobiles possibles demeurent obscurs, mais le frère de la victime, Tannous Fould Gerges, est le président du journal et lui, comme plusieurs autres cadres supérieurs, avait indiqué recevoir des menaces depuis juin 2007. D’après l’IPYS, les menaces faisaient suite à la position ferme du journal à propos d’allégations de corruption au sein de la société pétrolière Petróleos de Venezuela, propriété d’État. D’autres journalistes au journal ont subi des procès pour diffamation ou ont été détenus pour avoir couvert cette même affaire.
Selon la police, Pierre conduisait la voiture de son frère lorsqu’il a été assassiné, ce qui soulève la possibilité que le tueur l’ait confondu avec le président du journal.
L’IPYS demande que l’on fasse parvenir des appels au Procureur public et à la police, pour les prier instamment d’enquêter sur le crime jusqu’à ce qu’on identifie les assassins et qu’on en détermine le mobile, et de prendre des mesures pour protéger les employés du journal. Aller à : http://tinyurl.com/42l85c pour entrer en contact.
La violence mortelle dirigée contre la presse est rare au Venezuela, indique le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Depuis 1992, quatre journalistes ont été tués directement à cause de leur travail; le dernier assassinat remonte à 2006. Plus fréquemment, la presse locale est soumise à des mesures répressives du gouvernement, tandis que les reporters et les photographes sont attaqués pendant les manifestations de rue.
Consulter les sites suivants :
– IPYS : http://www.ipys.org/alertas/atentado.php?id=1501
– CPJ : http://tinyurl.com/3h5t6o
– Société interaméricaine de la presse : http://tinyurl.com/55ro34
– Reporters sans frontières : http://tinyurl.com/4nqwvw
(10 juin 2008)