ARTICLE 19 et Reporters sans frontières (RSF), qui sont membres de l’IFEX, invitent le président de l’Afghanistan Hamid Karzaï à intervenir dans l’affaire d’un ancien journaliste et d’un mollah qui ont été condamnés à 20 ans de prison la semaine dernière pour avoir publié une traduction du Coran. Le 11 septembre, l’ancien journaliste Ahmed Ghous […]
ARTICLE 19 et Reporters sans frontières (RSF), qui sont membres de l’IFEX, invitent le président de l’Afghanistan Hamid Karzaï à intervenir dans l’affaire d’un ancien journaliste et d’un mollah qui ont été condamnés à 20 ans de prison la semaine dernière pour avoir publié une traduction du Coran.
Le 11 septembre, l’ancien journaliste Ahmed Ghous Zalmaï et le mollah Qari Mushtaq ont été condamné par un tribunal de Kaboul à 20 ans de prison pour avoir publié une traduction du Coran en langue darie. Le dari est le dialecte farsi (persan) parlé en Afghanistan.
« Nous faisons appel à l’esprit de tolérance du président et nous lui demandons d’intercéder au nom des deux hommes qui se sont vu infliger des peines extrêmement sévères », déclarent RSF et ARTICLE 19. « Leur objectif n’était pas de violer la loi islamique, mais uniquement de promouvoir le Coran chez les gens qui parlent farsi. »
Une peine de cinq ans de prison avec sursis a été décernée à l’imprimeur, Mohammad Ateef Noori, qui est toujours sous surveillance policière.
Les défendeurs ont dénoncé l’« illégalité » du verdict et s’apprêtent à interjeter appel.
À ce que l’on prétend, Zalmaï et Mushtaq ont utilisé une traduction darie qui aurait été exécutée aux États-Unis, mais a omis d’imprimer en parallèle la version originale arabe, comme l’exige la loi islamique. Selon ARTICLE 19 et RSF, des mollahs intégristes ont exigé un « châtiment exemplaire » pour Zalmaï, affirmant que la traduction contenait des « erreurs » et reflétait des « concepts erronés ». Le ministre des Affaires religieuses a affirmé qu’il s’agissait d’une « conspiration sioniste ».
Zalmaï était bien connu dans les années 1980 comme un journaliste de la télévision passablement acerbe, qui animait une émission-débat, « La Voix du peuple », où les intervenants appelaient au téléphone. Il a travaillé comme attaché culturel dans une ambassade d’Afghanistan après la chute du gouvernement communiste. Après plusieurs années d’exil aux Pays-Bas, il a été invité par le gouvernement Karzaï à revenir travailler pour la radio et la télévision publiques. Zalmaï a aussi été à la tête de l’Association nationale des journalistes d’Afghanistan, et il a été pendant plusieurs années porte-parole du Bureau du procureur de Kaboul.
Consulter les sites suivants :
– ARTICLE 19/RSF : http://tinyurl.com/4l2lbm
– Fédération internationale des journalistes : http://tinyurl.com/5gym8t
(17 septembre 2008)