Un annonceur de la radio qui se consacrait à la lutte contre le crime organisé dans sa communauté a été tué la semaine dernière au Tabasco, dans le sud-est du Mexique, selon ce que rapportent le Centre pour le journalisme et l’éthique publique (CEPET) et les groupes régionaux et internationaux de défense de la liberté […]
Un annonceur de la radio qui se consacrait à la lutte contre le crime organisé dans sa communauté a été tué la semaine dernière au Tabasco, dans le sud-est du Mexique, selon ce que rapportent le Centre pour le journalisme et l’éthique publique (CEPET) et les groupes régionaux et internationaux de défense de la liberté de la presse.
Le 23 septembre, Alejandro Zenón Fonseca Estrada était en train d’installer des affiches pour promouvoir la lutte contre le crime dans la ville de Villahermosa, lorsque quatre inconnus circulant dans une camionnette ont ouvert le feu sur lui. Il a succombé à ses blessures le lendemain à l’hôpital. Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une des affiches portait la mention « Non aux enlèvements », tandis qu’une autre déclarait son appui à la campagne de lutte contre le crime menée par le gouverneur du Tabasco, Andrés Granier.
Fonseca était bien connu pour « El Padrino » (« Le Parrain »), son émission du matin à la radio « EXA FM », destinée à un auditoire de jeunes. D’après le CEPET, Fonseca installait souvent des affiches en différentes parties de la ville, dans le cadre de sa campagne contre la violence au Tabasco.
Le Mexique se classe au dixième rang de l’Indice de l’impunité du CPJ, liste des pays où les journalistes sont assassinés de manière récurrente et dont les gouvernements omettent immanquablement de résoudre ces crimes.
Dans le cadre de la loi actuelle, les autorités de l’État mènent une enquête générale sur les agressions contre les journalistes. En raison du piètre dossier en matière de poursuites réussies, ce mois-ci le Congrès mexicain a promis de déposer un projet de loi qui ferait des crimes commis contre les journalistes un délit fédéral.
Selon Reporters sans frontières (RSF), cependant, ni les enquêteurs fédéraux ni ceux de l’État n’ont communiqué avec la station dans les 24 heures qui ont suivi le meurtre.
« L’absence de quelque réaction immédiate de la part de la police et des autorités judiciaires est incompréhensible », dit RSF. « Sans attendre l’approbation finale du projet de loi, les autorités fédérales devraient démontrer leur appui à EXA FM, aux journalistes et à la famille Fonseca en résolvant cette affaire. »
Le Mexique est l’un des endroits les plus dangereux d’Amérique latine pour les journalistes, dit le CPJ. Au cours des cinq dernières années, tandis que s’est intensifiée la guerre entre les puissants cartels de la drogue, les journalistes locaux qui couvrent le crime organisé et le trafic de la drogue sont devenus des cibles. D’après le CPJ, 21 journalistes ont été assassinés au Mexique depuis 2000, sept d’entre eux en raison directe de leur travail. Depuis 2005, sept autres journalistes ont disparu. Leur histoire a été documentée dans un nouveau dossier du CPJ, « The Disappeared » (Les Disparus), accessible ici : http://cpj.org/Briefings/2008/Mexico2008/mexico_08.html
Consulter les sites suivants :
– CEPET : http://ifex.org/alerts/content/view/full/97249/
– CPJ : http://tinyurl.com/5yqqey
– Indice d’impunité du CPJ : http://www.cpj.org/impunityindex/index.html
– RSF : http://www.rsf.org/imprimer.php3?id_article=28723
– SIP : http://www.sipiapa.org/pressreleases/chronological.cfm
– IPYS (courriel) : postmaster (@) ipys.org
(30 septembre 2008)