Le rédacteur en chef d’un journal camerounais a été condamné à la prison pour avoir « répandu de fausses nouvelles » au sujet du président Paul Biya, selon ce que rapportent Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et d’autres groupes membres de l’IFEX. Depuis septembre 2007, il est le […]
Le rédacteur en chef d’un journal camerounais a été condamné à la prison pour avoir « répandu de fausses nouvelles » au sujet du président Paul Biya, selon ce que rapportent Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et d’autres groupes membres de l’IFEX. Depuis septembre 2007, il est le quatrième rédacteur d’un journal à être incarcéré au Cameroun à cause de son travail, ce qui fait de ce pays le deuxième geôlier de journalistes en Afrique, dit le CPJ.
Le 7 janvier, Lewis Medjo, rédacteur à l’hebdomadaire « La Détente Libre », a été condamné à trois ans de prison et à verser une amende de 2 millions de francs CFA (4 200 $US) après avoir été relié à un reportage publié en août 2008 où on affirmait que le président Biya avait pressé le premier président de la Cour suprême de prendre une retraite anticipée.
Les procureurs de la défense ont interjeté appel, mais Medjo demeure détenu à la prison de New Bell, où il dit avoir subi deux infarctus et souffrir de problèmes respiratoires depuis son incarcération, le 26 septembre, rapporte le CPJ. « La Détente Libre » n’a pas paru depuis.
« Cette dernière peine, dit RSF, met en relief le fait que, beaucoup trop souvent en Afrique, les États réagissent aux délits de presse par l’incarcération des journalistes au lieu de recourir à des solutions plus équitables et plus appropriées ».
Le CPJ et l’Association mondiale des journaux (AMJ) ont écrit au président Biya pour exiger la remise en liberté de Medjo et l’abolition urgente des lois pénales sur l’insulte et la diffamation.
Par ailleurs, trois autres rédacteurs, Michel Mombio, Flash Zacharie Ndiomo et Armand Ondoa, se trouvent à la prison centrale Nkondengui de Yaoundé, la capitale, depuis plus de trois mois, où ils attendent d’être inculpés de couverture critique de responsables du gouvernement, indique le CPJ. Leurs procès doivent commencer ce mois-ci.
Le Comité des écrivains en prison du PEN International (International PEN Writers in Prison Committee, WiPC) fait remarquer que le chanteur et parolier camerounais Lapiro de Mbanga a lui aussi été condamné à trois ans de prison en septembre 2008, presque six mois après son arrestation et sa détention, parce qu’il aurait participé à des émeutes antigouvernementales. Mbanga est connu pour être un critique virulent du gouvernement, tant comme chansonnier que comme membre d’un parti d’opposition. Le WiPC craint que sa peine ne soit liée au contenu critique de ses chansons.
Le WiPC demande de faire parvenir des lettres au président Biya et à d’autres hauts dignitaires camerounais pour demander la libération des rédacteurs. Vous trouverez les coordonnées à : http://tinyurl.com/bj5lpj
Consulter également les sites suivants :
– CPJ : http://tinyurl.com/aclp2u
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=29929
– AMJ : http://www.wan-press.org/article18024.html
(28 janvier 2009)