Le « doyen » des blogueurs d’Arabie saoudite vient d’être relâché sans jugement, après avoir pasé presque cinq mois derrière les barreaux, rapportent le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, HRInfo), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC). […]
Le « doyen » des blogueurs d’Arabie saoudite vient d’être relâché sans jugement, après avoir pasé presque cinq mois derrière les barreaux, rapportent le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, HRInfo), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC).
Les autorités saoudiennes ont relâché Ahmad Fouad al-Farhan le 26 avril, mais uniquement après avoir bloqué son blogue ( http://www.alfarhan.org ) au début du mois, précise HRInfo.
Al-Farhan était détenu depuis le 10 décembre et son ordinateur a été confisqué. D’après Menassat.com, son arrestation est survenue peu après qu’il eut affiché sur son blogue des commentaires d’appui à un groupe d’hommes arrêtés après avoir été soupçonnés de financer des terroristes. Il a déclaré qu’il s’agissait d’universitaires saoudiens qui cherchaient à promouvoir la démocratie dans un pays qui restreint la liberté de la presse.
Quelques jours à peine avant son arrestation, al-Farhan avait dit à des amis que le Ministère de l’Intérieur l’avait prévenu qu’il allait faire l’objet d’une enquête.
Mais le ministère est resté essentiellement silencieux durant toute la détention d’al-Farhan, pendant laquelle on ne l’a autorisé qu’une seule fois à recevoir la visite de son père et on lui a refusé tout accès à un avocat, indique RSF. Les autorités n’ont pas divulgué quelles charges pesaient contre lui, affirmant seulement qu’il n’y avait aucun lien avec des questions de sécurité.
Al-Farhan est considéré comme le doyen des blogueurs – il fut l’un des premiers dans le royaume à tenir un blogue en utilisant son nom véritable, et, d’après RSF, le premier blogueur d’Arabie saoudite à être visé directement. Sa mission en ligne consiste à « rechercher la liberté, la dignité, la justice, l’égalité, la participation du public et d’autres valeurs islamiques perdues ».
Pendant qu’al-Farhan se trouvait en prison, ses défenseurs ont maintenu son blogue et mis sur pied un site web « Libérez Fouad » et créé sur le site de réseautage social Facebook une page qui compte plus de 1 000 membres. Les blogueurs ont en outre organisé en janvier une « Journée de silence pour Fouad », pendant laquelle ils n’ont affiché aucun article mais ont plutôt installé sur leurs sites des bannières appelant à sa libération.
HRInfo salue sa remise en liberté mais demande aux autorités de débloquer son blogue immédiatement.
Les blogueurs ont joué un rôle essentiel par leur appui à une réforme non violente en Arabie saoudite, ce qui a fait d’eux de nouvelles cibles de la censure. Les autorités saoudiennes ont interdit plus de 400 000 sites web, qui vont des sites d’organisations politiques à ceux de mouvements islamiques non reconnus et de sites pornographiques, dit RSF.
Consulter les sites suivants :
– HRInfo : http://www.hrinfo.net/en/reports/2008/pr0426-2.shtml
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=26741
– WiPC : http://www.internationalpen.org.uk
– Menassat.com : http://tinyurl.com/5jafeh
– « Libérez Fouad » : http://en.freefouad.com/
(6 mai 2008)