Les membres de l’IFEX saluent la remise en liberté du blogueur Raja Petra Kamaruddin, détenu pendant près de deux mois aux termes des dispositions draconiennes de la Loi sur la sécurité intérieure (ISA) de Malaisie. Un juge d’une haute cour a ordonné sa remise en liberté immédiate, soulignant que sa détention était illégale et que […]
Les membres de l’IFEX saluent la remise en liberté du blogueur Raja Petra Kamaruddin, détenu pendant près de deux mois aux termes des dispositions draconiennes de la Loi sur la sécurité intérieure (ISA) de Malaisie.
Un juge d’une haute cour a ordonné sa remise en liberté immédiate, soulignant que sa détention était illégale et que le Ministre de l’Intérieur avait outrepassé son autorité quand il avait asséné une peine de deux ans de prison.
Raja Petra, féroce critique du gouvernement sur son site web « Malaysia Today », avait été arrêté le 12 septembre en vertu de l’ISA. Il avait ensuite été condamné à deux ans d’emprisonnement au motif que ses écrits politiques « ridiculisaient l’Islam » et représentaient une menace potentielle à la sécurité en exacerbant les tensions ethniques.
La Loi sur la sécurité intérieure (ISA) de Malaisie permet la détention sans procès pendant deux ans, avec la possibilité d’extensions indéfinies, à la discrétion du Ministre de l’Intérieur.
D’après le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Raja Petra avait été gardé en isolement cellulaire à Kamunting, un centre de détention situé près de Taiping, dans l’État septentrional de Perak. Sa femme, Marina Lee, et ses collègues ont continué à animer « Malaysia Today » pendant sa détention.
Lee a déclaré à Reporters sans frontières (RSF) qu’elle « ne trouvait pas les mots pour exprimer (sa) joie. Je serai éternellement reconnaissante à RSF pour son appui. Nous allons continuer de nous battre pour l’abrogation de l’ISA, afin que cette loi ne puisse plus être utilisée contre mon mari ni qui que ce soit. »
Le blogueur doit toujours répondre à des accusations de sédition et de diffamation pour avoir affiché des dossiers qui établissent un lien entre le vice-premier ministre Najib Razak et sa femme et le meurtre d’une femme de Mongolie. Le Comité des écrivains en prison du PEN International continue de demander l’abandon de ces accusations. On peut faire parvenir des messages d’appui à Raja Petra à son adresse de courriel à : labisman (@) yahoo.com
La Malaisie continue de réprimer la dissidence. Le 9 novembre, la police anti-émeute a dispersé une manifestation non violente de protestataires qui célébraient la libération de Raja Petra et l’anniversaire d’élections libres et justes, selon ce que rapportent le Centre pour le journalisme indépendant (Centre for Independent Journalism, CIJ) de Malaisie et RSF. Deux journalistes et un blogueur figurent parmi les deux douzaines de personnes arrêtées et relâchées le lendemain.
« Le recours continu à la force contre les gens qui expriment leurs vues sur diverses questions… démontre l’intolérance face à la critique publique du statu quo », a déclaré le CIJ.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=29213
– CPJ : http://tinyurl.com/5qseaw
– FIJ : http://tinyurl.com/5a8t9m
– WiPC : http://tinyurl.com/5du85m
– RSF, à propos du rassemblement : http://tinyurl.com/5d3nhm
– SEAPA et CIJ, à propos du rassemblement : http://www.cijmalaysia.org/
(12 novembre 2008)