Dans cette récente campagne de terreur visant les critiques du gouvernement, un journaliste local soupçonné d’entretenir des liens avec l’opposition au Zimbabwe a été trouvé mort, assassiné, le 31 mars, selon ce que rapportent l’Institut des médias d’Afrique australe (MISA), Reporters sans frontières (RSF) et le Freedom of Expression Institute (FXI). Edward Chikombo, caméraman à […]
Dans cette récente campagne de terreur visant les critiques du gouvernement, un journaliste local soupçonné d’entretenir des liens avec l’opposition au Zimbabwe a été trouvé mort, assassiné, le 31 mars, selon ce que rapportent l’Institut des médias d’Afrique australe (MISA), Reporters sans frontières (RSF) et le Freedom of Expression Institute (FXI).
Edward Chikombo, caméraman à temps partiel du radiodiffuseur d’État du Zimbabwe, ZBC, a été enlevé le 29 mars par des hommes armés à son domicile situé dans le township de Glenview, à l’extérieur de Harare, rapporte le MISA. Son corps a été retrouvé deux jours plus tard près de Darwendale, à 80 kilomètres à l’ouest de la capitale.
D’après le journal londonien « The Independent », Chikombo était soupçonné d’avoir coulé à la presse internationale des séquences filmées du leader d’opposition Morgan Tsvangirai, brutalement tabassé après avoir été arrêté le 11 mars pendant une manifestation de protestation, puis torturé pendant qu’il était détenu par la police. Les séquences montrant Tsvangirai au moment de quitter le palais de justice de Harare et présentant des signes qui font soupçonner une fracture du crâne, puis sur un lit d’hôpital, ont soulevé une tempête de critiques internationales à l’égard du régime du président Robert Mugabe.
Les journalistes de ZBC filment régulièrement des scènes qui ne peuvent être utilisées parce que les bulletins de nouvelles sont fortement censurés, dit « The Independent ». Certaines séquences auraient été vendues à des chaînes étrangères – Mugabe a interdit à la BBC et à CNN de présenter des reportages en provenance du Zimbabwe, et tout journaliste non accrédité risque deux ans de prison. Les personnes soupçonnées de passer des nouvelles en contrebande risquent l’intimidation, le harcèlement et le congédiement.
Un autre journaliste local, Gift Phiri, reporter principal de l’hebdomadaire « The Zimbabwean », basé à Londres, a été libéré sous caution le 5 avril et transféré immédiatement à l’hôpital, où il se rétablit de blessures subies pendant les quatre jours où il a été détenu par la police. Selon son avocat, Phiri a de la difficulté à s’asseoir, à rester debout ou à marcher à cause des coups reçus.
D’abord accusé d’avoir lancé des cocktails Molotov contre des commissariats de police, Phiri a ensuite été accusé d’avoir travaillé comme journaliste sans accréditation officielle et d’avoir « publié de fausses nouvelles ». Son procès est prévu pour le 25 avril.
Ce qui est encore plus choquant que les violations de la libre expression au Zimbabwe, c’est la « réponse extrêmement inadéquate » du gouvernement sud-africain à la crise, dit le FXI. Celui-ci fait remarquer que le fait de ne rien dire pendant une période de telles perturbations au Zimbabwe équivaut à une « approbation tacite de la censure qui touche toute la région ». Le FXI demande une campagne régionale plus interreliée, qui commence par l’abolition des lois restrictives du Zimbabwe sur l’accès à l’information et sur l’ordre public et la sécurité.
Consulter les sites suivants :
– Alerte sur Chikombo : http://ifex.org/en/content/view/full/82258
– RSF, sur Chikombo : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21603
– RSF, sur Phiri : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21536
– Déclaration du FXI : http://ifex.org/en/content/view/full/82309
– « The Independent », « Zimbabwe journalist murdered » : http://tinyurl.com/yt6t6d
– « The Zimbabwean » à propos de Phiri : http://tinyurl.com/2btqa6
(10 avril 2007)