Les journalistes de Cúcuta, une ville de l’est de la Colombie, travaillent dans un climat de peur, un climat où les attentats contre la presse demeurent impunis et où l’autocensure est devenue la norme, selon ce que rapporte Reporters sans frontières (RSF). Établi d’après le rapport d’une mission d’enquête de RSF à Cúcuta en février […]
Les journalistes de Cúcuta, une ville de l’est de la Colombie, travaillent dans un climat de peur, un climat où les attentats contre la presse demeurent impunis et où l’autocensure est devenue la norme, selon ce que rapporte Reporters sans frontières (RSF).
Établi d’après le rapport d’une mission d’enquête de RSF à Cúcuta en février 2005, en partenariat avec trois organisations de défense de la liberté de la presse, le rapport documente les nombreuses menaces auxquelles sont confrontés les journalistes locaux dans leur travail de tous les jours.
Pour les journalistes, Cúcuta est l’un des endroits les plus dangereux de la Colombie. Huit des 38 cas rapportés de menaces contre des journalistes dans le pays en 2004 se sont produits dans cette ville. Bien que les journalistes impliqués dans ces affaires aient reçu une certaine forme de protection policière, les auteurs de ces attentats s’en sont tirés. Plus d’un an après que le procureur de la ville eut ouvert des enquêtes dans six de ces cas, personne n’a été accusé ni arrêté.
Peu de journalistes – si tant est qu’il y en ait – osent par conséquent couvrir les sujets délicats, notamment le trafic de drogue, la corruption et des liens entre les autorités locales et des groupes criminels. « Nous sommes très passifs dans notre travail », a déclaré un journaliste aux membres de la mission d’enquête.
Cúcuta est la capitale du département du Norte de Santander, région de la Colombie qui a vécu ces dernières années de durs affrontements entre forces de la guérilla et paramilitaires de droite. Un puissant groupe paramilitaire, les Autodéfenses unies de Colombie (AUC), contrôle un grand nombre des quartiers pauvres de Cúcuta et est connu par l’influence qu’il exerce auprès de plusieurs importants personnages locaux du gouvernement, dont l’ancien chef du bureau du procureur public.
La mission d’enquête à Cúcuta comprenait des représentants de RSF, de la Fondation pour la liberté de la presse (Fundación para la Libertad de Prensa, FLIP), de l’Institut pour la presse et la société (Instituto Prensa y Sociedad, IPYS) et de l’International Media Support (IMS).
Lire le rapport complet à : http://www.rsf.org/IMG/pdf/rapport_cucuta_fr.pdf
Pour plus de renseignements, consulter :
– Évaluation de la situation en Colombie, par IMS :
http://www.i-m-s.dk/pic/Report%20Colombia%20(WEBISTE).pdf
– FLIP : http://www.flip.org.co/
– IPYS : http://www.ipys.org/
– Projet Antonio Nariño : http://www.fnpi.org/pan/default.asp
– Media for Peace : http://www.mediosparalapaz.org/
– Autocensure chez les journalistes : http://www.cpj.org/attacks04/americas04/colombia.html
– Rapport sur la Colombie : http://www.sipiapa.org/pulications/report_colombia2005.cfm