Le Centre pour la liberté et la responsabilité des médias (Center for Media Freedom and Responsibility, CMFR) et d’autres membres de l’IFEX rapportent qu’un communicateur de la radio, qui critiquait souvent la corruption locale, a été abattu le 17 novembre à Gingoog City, île de Mindanao, dans le sud des Philippines. Aresio Padrigao, communicateur à […]
Le Centre pour la liberté et la responsabilité des médias (Center for Media Freedom and Responsibility, CMFR) et d’autres membres de l’IFEX rapportent qu’un communicateur de la radio, qui critiquait souvent la corruption locale, a été abattu le 17 novembre à Gingoog City, île de Mindanao, dans le sud des Philippines.
Aresio Padrigao, communicateur à Radyo Natin (« Notre Radio »), venait tout juste de déposer sa fille devant l’Université d’État de Bukidnon au matin du 17 novembre lorsqu’il a été tué par un individu armé circulant en tandem à motocyclette.
Alors que le mobile du meurtre n’est pas clair, le CMFR croit que Padrigao a été tué à cause de son travail de journaliste. Padrigao animait l’émission « Sayri ang Katilingban » (Connaissez votre monde), diffusée chaque vendredi. Durant son émission, il critiquait souvent la corruption du gouvernement local ainsi que les activités illégale de coupe de bois dans la province. Il rédigeait aussi une chronique pour le journal communautaire « Mindanao Monitor Today ».
Un annonceur radio à la même station, Toto Gancia, a déclaré au CMFR que Padrigao avait reçu des menaces avant sa mort. « Les menaces l’informaient qu’il ne vivrait pas ‘jusqu’à Noël’ », a précisé Gancia.
Selon le CMFR, Padrigao est le cinquième journaliste philippin assassiné cette année dans l’exercice de ses fonctions. Des 37 journalistes assassinés à cause de leur travail pendant le mandat de la présidente Gloria Macapagal Arroyo, deux cas seulement ont débouché sur des condamnations pour les tueurs, et aucun n’a vu les commanditaires être condamnés, précise le CMFR.
« L’aura d’impunité entourant ces attentats contre les journalistes est la responsabilité du gouvernement », dit le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). « Tant que les autorités continueront à échouer dans leurs efforts pour traîner devant les tribunaux les responsables de ces homicides, les journalistes seront considérés comme des cibles faciles. »
Le CPJ a lancé une campagne mondiale pour combattre l’impunité qui entoure les meurtres non résolus de journalistes, campagne qui s’est concentrée d’abord sur les Philippines et la Russie.
Consulter les sites suivants :
– CMFR, par l’entremise de l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est :
http://www.seapabkk.org/newdesign/newsdetail.php?No=992
– CPJ : http://tinyurl.com/62o3x8
– Fédération internationale des journalistes : http://tinyurl.com/67z6nf
– Reporters sans frontières (RSF) : http://tinyurl.com/5mb29a
(19 novembre 2008)