Des groupes de presse dans le monde entier exigent justice pour un correspondant de la télévision abattu le 6 avril dans le sud du Mexique, dans un meurtre qui semble avoir été prémédité. Ce meurtre s’ajoute à une série d’homicides qui ont fait quatorze morts en 24 heures à travers le pays. Amado Ramírez, correspondant […]
Des groupes de presse dans le monde entier exigent justice pour un correspondant de la télévision abattu le 6 avril dans le sud du Mexique, dans un meurtre qui semble avoir été prémédité. Ce meurtre s’ajoute à une série d’homicides qui ont fait quatorze morts en 24 heures à travers le pays.
Amado Ramírez, correspondant de l’émission d’informations « Al Tanto » sur la station de télévision privée « Televisa » à Acapulco, a été abattu de trois projectiles tirés derrière lui au moment de quitter son travail, indique Reporters sans frontières (RSF). « Al Tanto » a été retirée des ondes le 9 avril, après que la station eut reçu des menaces de mort.
Les agresseurs de Ramírez n’ont toujours pas été identifiés. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et d’autres font enquête pour savoir si le meurtre est relié directement à son travail professionnel.
Ramírez couvrait Acapulco pour le compte de Televisa depuis plus d’une douzaine d’années. En mars, il avait retransmis une enquête spéciale sur le meurtre d’officiers de la police locale, reliant le crime à des trafiquants de drogue locaux. Depuis quelques années, cette ville balnéaire est aux prises avec la violence reliée à la drogue.
Le CPJ et RSF exigent que le gouvernement fédéral s’occupent de cette affaire et créent le cadre juridique permettant de protéger les journalistes qui vivent sous la menace. Les homicides au Mexique relèvent habituellement de la compétence des détectives d’État.
« Les autorités doivent prendre au sérieux la mort de Ramírez », dit RSF. « Il faut faire un effort majeur afin d’établir dans quelles circonstances le meurtre de ce journaliste, qui s’apparente à une exécution, et déterminer les responsables. Et l’affaire doit être traitée au niveau fédéral. »
Quoique la bataille entre les cartels de la drogue soit particulièrement grave dans les États du nord, la violence s’est étendue dans presque chaque État mexicain au cours de la dernière année, dit le CPJ. Le bureau du Procureur général a recensé 678 meurtres reliés au crime organisé rien qu’en 2007, selon les rapports de presse. Dans les 24 heures qui ont suivi le meurtre de Ramírez, treize autres personnes ont été assassinées.
Le CPJ et la Société interaméricaine de la presse (SIP) rapportent un nombre alarmant de journalistes assassinés au Mexique sur les ordres des réseaux de trafiquants de drogue. Tandis que sept d’entre eux ont été tués depuis octobre, deux autres ont disparu et encore huit autres rapportent avoir reçu des menaces de mort.
« Je dirais que le Mexique est devenu aujourd’hui le pays (de l’hémisphère occidental) où il est le plus dangereux d’être journaliste », a déclaré le mois dernier Gonzalo Marroquin, président de la commission de la liberté de la presse de la SIP.
Consulter les sites suivants :
– RSF, sur Ramírez : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21629
– Lettre du CPJ au président du Mexique : http://tinyurl.com/27jz8u
– SIP : http://www.sipiapa.org
– Alerte d’ARTICLE 19 : http://tinyurl.com/2tsfaw
– Bureau du Rapporteur spécial de l’OEA pour la liberté d’expression : http://www.cidh.org/relatoria/showarticle.asp?artID=693&lID=1
– Reporter d’Associated Press sur Ramírez : http://tinyurl.com/27c8z5
(10 avril 2007)